Laura Loomer a de nouveau fait plier l’administration Trump, en obtenant mercredi 30 juillet que le ministère de la défense américain annule l’embauche d’une haute fonctionnaire au sein d’une prestigieuse académie militaire après que l’influenceuse d’extrême droite a dénoncé ce recrutement sur les réseaux sociaux. La décision d’un ministre adjoint de la défense illustre une nouvelle fois la grande influence de Mme Loomer, proche de Donald Trump, complotiste connue pour ses sorties racistes sur le gouvernement, dont elle a obtenu l’oreille attentive.
Mardi, elle a dénoncé sur X l’embauche « épouvantable » de Jen Easterly, ancienne patronne de l’Agence de cybersécurité américaine CISA, comme professeure de sciences sociales à West Point, la plus prestigieuse des académies militaires américaines. Evoquant des « taupes » au sein du ministère de la défense, Laura Loomer a dit ne pas supporter que des gens nommés sous l’administration du démocrate Joe Biden obtiennent des postes sous celle du républicain Donald Trump.
Et moins de vingt-quatre heures plus tard, elle a obtenu gain de cause. Le ministre adjoint de la défense chargé de l’armée de terre, Dan Driscoll, a annoncé mercredi sur le même réseau social « mettre fin » au recrutement de Jen Easterly pour une chaire au sein de la faculté de sciences sociales de West Point. Il exige aussi que l’académie militaire, située près de New York, effectue un « passage en revue complet » de ses procédures d’embauche.
Dan Driscoll ne dit pas pourquoi le contrat de Jen Easterly est rompu, mais le porte-parole du Pentagone a écrit sur X que l’armée « ne va pas faire des cadets [militaires] des militants de la censure ». Une référence voilée aux allégations, portées par Laura Loomer et certains cercles conservateurs, que la Cisa, alors dirigée par Jen Easterly, s’en serait pris à l’électorat de droite sous prétexte de lutte contre la désinformation. La haute fonctionnaire avait aussi battu en brèche les accusations infondées de triche électorale de grande ampleur lors de l’élection de 2020, une défaite électorale que Donald Trump et une partie de son électorat n’ont jamais vraiment acceptée, dénonçant de prétendues fraudes.
Au printemps, Laura Loomer avait, selon la presse américaine, réussi à obtenir de Donald Trump la tête du patron de la puissante agence de renseignement électronique NSA, accusé de « déloyauté », et du médecin du président, accusé d’être « pro-vaccin ». Cette trentenaire a dans le passé affirmé que l’islam était « un cancer », que le 11-Septembre résultait d’un « complot interne » ou encore que Joe Biden était derrière la tentative d’assassinat de Donald Trump en juillet 2024.