Il devient le premier ex-chef d’Etat du pays condamné et privé de liberté. L’ancien président colombien Alvaro Uribe a été condamné, vendredi 1er août, à douze ans d’assignation à résidence pour subornation de témoin et fraude procédurale, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier.
L’ancien dirigeant de droite âgé de 73 ans, qui fut président de 2002 à 2010, a en outre été interdit d’exercer toute fonction publique pendant plus de huit ans, selon un document judiciaire divulgué par la presse, dont l’authenticité a été confirmée par une source proche du dossier sous couvert d’anonymat.
Il avait été reconnu coupable, lundi, d’avoir tenté de faire pression sur un témoin pour éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant mené une guerre sanglante contre les guérillas, dans le premier procès visant un ex-chef de l’Etat colombien. Alvaro Uribe était également poursuivi pour fraude procédurale.
L’enquête contre Alvaro Uribe a commencé en 2018 et a connu de nombreux rebondissements, plusieurs procureurs généraux ayant cherché à classer l’affaire. Son procès, ouvert en mai 2024 et diffusé en direct par les médias locaux, a vu défiler plus de 90 témoins. Il a été très suivi à moins d’un an de la prochaine présidentielle, en mai 2026.
Alvaro Uribe, à la tête du parti Centro Democratico, demeure une figure-clé de la scène politique de son pays et exerce une grande influence sur la droite colombienne, dans l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du premier président de gauche du pays, Gustavo Petro.