Donald Trump a « ordonné », vendredi 1er août, le déploiement de « deux sous-marins nucléaires » dans des « zones appropriées » après des commentaires « provocateurs » et « incendiaires » de l’ancien président russe Dmitri Medvedev.
Cette brusque montée en tension survient alors que Moscou a lancé davantage de drones contre l’Ukraine en juillet que lors de n’importe quel autre mois depuis l’invasion de février 2022, selon une analyse de l’Agence France-Presse (AFP) qui montre une intensification des bombardements en dépit des ultimatums du président américain.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a écrit avoir « ordonné que deux sous-marins nucléaires soient positionnés dans les zones appropriées, au cas où ces déclarations idiotes et incendiaires soient plus sérieuses que cela ». « Les mots comptent et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues, j’espère que cela ne sera pas le cas cette fois », a averti le président des Etats-Unis.
Il n’a pas précisé où exactement les sous-marins seraient envoyés, ni s’il s’agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d’ogives atomiques. Le milliardaire républicain n’a pas non plus expliqué à quels propos de Dmitri Medvedev il réagissait.
Ce dernier a été président de la Russie de 2008 à 2012, entre deux mandats de Vladimir Poutine, et était alors considéré en Occident comme un réformiste et un modéré. Mais il a, depuis 2022, multiplié les propos provocateurs, notamment sur la menace d’un conflit nucléaire, même si son influence sur la politique russe reste limitée.
Menace de sanctions
Jeudi, M. Medvedev avait critiqué le président américain sur Telegram, en citant « la fameuse “main morte” », une allusion à un système automatisé ultrasecret mis en place par l’Union soviétique pendant la guerre froide pour prendre le contrôle de son arsenal nucléaire en cas de destruction de sa chaîne de commandement.
L’actuel vice-président et numéro deux du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie avait jugé, dans un autre message publié sur X le 28 juillet, que chaque nouvel ultimatum fixé par le président américain pour mettre fin au conflit en Ukraine « était une menace et un pas vers la guerre » entre la Russie et les Etats-Unis.
Donald Trump menace d’imposer de dures sanctions économiques contre Moscou si le président Vladimir Poutine ne cesse pas les hostilités en Ukraine d’ici à la fin de semaine prochaine. Il envisage des sanctions dites « secondaires », c’est-à-dire infligées aux pays qui achètent notamment du pétrole russe, dans le but de tarir cette source de revenus essentiels pour la machine de guerre russe.
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Le républicain de 79 ans avait opéré peu après son retour au pouvoir en janvier un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine, persuadé que sa bonne relation avec le dirigeant russe lui permettrait d’arrêter rapidement la guerre en Ukraine. Cette promesse a fait long feu et laissé place, chez Donald Trump, à une frustration croissante envers le dirigeant du Kremlin.
Attaques toutes les nuits
Simultanément, l’AFP a analysé vendredi que les forces armées russes n’avaient jamais lancé autant de drones contre l’Ukraine qu’en juillet. Cette analyse, fondée sur des chiffres fournis par Kiev, révèle que Moscou a tiré 6 297 drones à longue portée contre l’Ukraine le mois dernier, un chiffre en augmentation pour le troisième mois consécutif et en hausse de 16 % par rapport à juin. Cela comprend une importante part de drones leurres, surtout destinés à saturer des systèmes de défense antiaérienne ukrainiens déjà mis à mal par l’intensité des attaques.
Entre janvier et juin, la Russie a triplé le nombre de missiles envoyés sur l’Ukraine (77 contre 239, puis 198 en juillet), selon les données analysées par l’AFP. Ces attaques aériennes ont lieu toutes les nuits, poussant les habitants à se réfugier dans un abri, dans leur salle de bains ou dans les couloirs d’un métro, sous le vacarme des sirènes d’alerte.
M. Poutine a malgré tout assuré vendredi vouloir une « paix durable » en Ukraine, M. Zelensky l’appelant, en réponse, à ce qu’ils se rencontrent pour négocier.