- Le président américain a annoncé le déploiement de « deux sous-marins nucléaires », après des propos de l’ex-président russe Dmitri Medvedev.
- Ce dernier avait écrit que chaque ultimatum fixé par Donald Trump pour mettre fin au conflit en Ukraine « était une menace et un pas vers la guerre ».
- Ce n’est pas la première fois que l’ancien dirigeant tient des propos provocateurs.
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Le second mandat de Donald Trump
Donald Trump a ordonné vendredi le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réaction à des commentaires « incendiaires »
de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, une poussée de fièvre qui intervient au moment où Washington durcit le ton envers Moscou sur la guerre en Ukraine. « Les mots comptent et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues, j’espère que cela ne sera pas le cas cette fois »,
a averti le président des États-Unis.
Vice-Premier ministre de Russie en 2005, Dmitri Medvedev a été président de la Russie de 2008 à 2012, entre deux mandats de Vladimir Poutine, ce dernier ne pouvant en effet pas enchaîner plus de deux mandats consécutifs. Mais, dans ce qui a été parfois décrit comme une simple « permutation », Vladimir Poutine est son Premier ministre avant de reprendre les rênes du pouvoir en 2012. Durant son mandat présidentiel, Dmitri Medvedev est considéré en Occident comme un réformiste et un modéré. Mais il a depuis 2022 multiplié les propos provocateurs, notamment sur la menace d’un conflit nucléaire, même si son influence sur la politique russe reste limitée. TF1info revient sur certaines d’entre elles.
Menace de « main morte »
L’escalade a pris une tournure spectaculaire vendredi lorsque Donald Trump a écrit avoir « ordonné que deux sous-marins nucléaires soient positionnés dans les zones appropriées, au cas où ces déclarations idiotes et incendiaires soient plus sérieuses que cela ».
Il a expliqué aux journalistes avoir réagi ainsi parce que l’ancien dirigeant russe, qui fêtera en septembre ses 60 ans, avait lui-même brandi la menace nucléaire.
Après de premiers échanges par réseaux interposés, Dmitri Medvedev avait en effet fustigé Donald Trump en citant « la fameuse ‘main morte’, »
une allusion à un système automatisé ultra-secret mis en place par l’Union soviétique pendant la Guerre froide pour prendre le contrôle de son arsenal nucléaire en cas de destruction de sa chaîne de commandement. Il s’était pourtant montré ces derniers mois plutôt cléments envers le républicain, saluant sa volonté de bousculer l’ordre économique mondial en brutalisant ses alliés traditionnels ou encore saluant la manière dont il avait admonesté le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche.
« Mentir comme Goebbels »
À l’inverse, Dmitri Medvedev se montre très virulent envers les Européens en accusant en mars 2025 Friedrich Merz, alors futur chancelier allemand, de « mentir comme Goebbels »,
ministre de la Propagande de l’Allemagne nazie, ou de se réjouir des difficultés de la « méchante »
présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
« L’Europe belliqueuse fut déçue »
À la mi-juillet, l’ex-président russe a posté une publication sur le réseau social X, faisant référence à la menace du président américain de sanctionner Moscou si la guerre en Ukraine ne cessait pas. « Donald Trump a lancé un ultimatum théâtral au Kremlin. Le monde tremblait, s’attendant aux conséquences. L’Europe belliqueuse fut déçue. La Russie s’en fichait. »
À la même période, dans une interview à l’agence russe Tass, il avait évoqué la possibilité de frapper l’Occident de manière « préventive », « si nécessaire ».
Emmanuel Macron « ne nous manquera pas »
En mars dernier, c’est à Emmanuel Macron que l’ancien président russe s’en était pris, estimant sur X que le président français « ne représente pas une grande menace. »
Avant d’ajouter : « Il disparaîtra définitivement au plus tard le 14 mai 2027. Et il ne nous manquera pas ».
« Tout simplement pas d’autre option »
Dès 2023, Dmitri Medvedev, alors vice-président du Conseil de sécurité russe, un organe présidé par Vladimir Poutine, avait déclaré dans un message sur ses comptes officiels de médias sociaux que la Russie serait obligée d’appliquer sa propre doctrine nucléaire en cas de succès de la contre-offensive ukrainienne. « Imaginez si l’offensive, qui est soutenue par l’Otan, était un succès et qu’ils arrachaient une partie de notre terre, nous serions obligés d’utiliser une arme nucléaire selon les règles d’un décret du président de la Russie »
. Il avait ajouté : « Il n’y aurait tout simplement pas d’autre option. Ainsi, nos ennemis devraient prier pour le succès de nos guerriers. Ils s’assurent qu’un incendie nucléaire mondial ne se déclenche pas ».
L’ancien président russe faisait alors référence à une partie de la doctrine nucléaire russe selon laquelle les armes nucléaires peuvent être utilisées en réponse à une attaque d’armes conventionnelles qui menaceraient « l’existence de l’État russe ».