Etude après étude, les alertes se multiplient sur la santé mentale des jeunes, avec pour indicateur la hausse des hospitalisations et des passages aux urgences pour des tentatives de suicide ces dernières années, en particulier des jeunes filles. Au point d’en oublier, parfois, une autre courbe : le nombre de personnes qui décèdent après une tentative de suicide reste, lui, relativement stable depuis 2020, après une baisse constante depuis le milieu des années 1980.
En 2022, 9 200 personnes se sont donné la mort en France, ce qui porte le taux brut à 13,4 décès pour 100 000 habitants – contre 13 en 2021 et 13,1 en 2020, selon les derniers chiffres rendus publics par l’Observatoire national du suicide, en février 2025. La baisse, qui s’est poursuivie durant trente-cinq ans, semble « s’essouffler », relève l’Observatoire, qui émet l’hypothèse d’un « niveau plancher » atteint au tournant de la décennie 2020 (hormis un rebond en 2018, lié à un artefact statistique, dû en grande partie à une amélioration de la collecte des données).
Les grandes tendances restent les mêmes : les hommes (6 925) sont trois fois plus concernés que les femmes (2 275), rappelle l’Observatoire, avec un taux, pour 100 000, respectivement de 20,8 contre 6,4. La focale a beau être braquée, depuis la crise sanitaire, sur les adolescents, les taux de suicide augmentent avec l’âge, allant de 2,7 pour 100 000 chez les moins de 25 ans à plus de 35 pour 100 000 parmi les 85 ans ou plus.
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