Une maman devrait réfléchir sérieusement avant d’emmener ses bambins au musée. Celle de Thomas Kaplan, qui fit visiter à son fils de six ans le Metropolitan Museum de New York, a déclenché chez l’enfant une curieuse obsession pour la peinture du XVIIe siècle hollandais. Il ne pouvait pas se détacher de la contemplation d’un Rembrandt. Fortune faite (dans le négoce des métaux précieux), il a commencé à collectionner : aujourd’hui, il possède deux cent vingt œuvres de cette période, dont dix-sept Rembrandt et La Jeune femme au virginal, le seul Vermeer en mains privées. Il les prête bien volontiers aux musées qui en font la demande, au Louvre, par exemple, en 2017 : à l’époque, il n’en avait que douze… « Je suis le cinglé d’Américain qui achète tous les Rembrandt », dit-il pour se présenter. Avant d’ajouter : « Je n’ai pas grand mérite : la plupart des collectionneurs qui pourraient me concurrencer sont focalisés sur l’art moderne et contemporain ! »
Aujourd’hui, soixante-quinze d’entre elles sont exposées au musée H’ART d’Amsterdam. Elles ne se contentent pas de raconter une passion privée : Kaplan n’est pas fétichiste et si un tableau n’est pas de Rembrandt, mais d’un de ses nombreux élèves ou assistants, cela lui convient très bien, pourvu que la peinture soit bonne. Ainsi, la collection est suffisamment riche et variée – elle intègre des tableaux de Gerard Dou, Carel Fabritius, Frans Hals, Jan Lievens, Gabriel Metsu, Jan Steen… –, pour permettre un accrochage thématique qui suffit à décrire une façon de vivre, au XVIIe siècle, dans une ville qui célèbre cette année son 750e anniversaire.
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