Sous la belle voûte étoilée qui orne le plafond de l’église Saint-Nicolas, dans le quartier Saint-Cyprien, à Toulouse, une quarantaine de fidèles assistent à la messe. Recueillis, ils se lèvent et se rangent en file dans la nef, pour recevoir la communion des mains du prêtre, en lequel ils ont une confiance absolue. Quelques minutes plus tard, ce dernier lance un chaleureux « Allez dans la paix du Christ ». C’est dans le calme et la sérénité qu’ils sortent alors, les uns après les autres, lors de ce dimanche matin de fin juillet, s’arrêtant sur le parvis, devant la façade rose de l’église, pour discuter, échanger sur la santé des enfants ou prendre des nouvelles des plus vieux. Une ambiance qui ne montre en rien le désarroi et parfois la colère qui règnent dans les esprits de nombre de catholiques de ce diocèse d’Occitanie depuis quelques semaines.
Elégante femme blonde, Elizabeth (elle a requis l’anonymat, comme la plupart des fidèles interrogés), 75 ans, est l’une des premières à réagir à l’évocation du sujet qui tourmente les paroissiens : « C’est un camouflet à tous ceux qui ont été maltraités, dans et en dehors de l’Eglise. » Cette colère, c’est l’archevêque du diocèse, Mgr Guy de Kerimel, qui l’a provoquée en nommant chancelier, un poste certes administratif mais important, l’abbé Dominique Spina, un prêtre condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis pour viol sur mineur, en 2006, à Tarbes.
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