Quand le dollar s’est mis à dévisser en avril après l’annonce des droits de douane prétendus « réciproques » par Donald Trump, de nombreuses voix en Europe ont commencé à s’interroger : et si l’heure de gloire de l’euro était arrivée ?
Face à des Etats-Unis erratiques, qui accumulent une dette colossale, et avec une Maison Blanche qui s’en prend ouvertement à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), la monnaie unique pourrait offrir un refuge de stabilité bienvenu. Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), y a même consacré un discours : « Ces changements offrent une chance à l’Europe de mieux prendre le contrôle de son destin et à l’euro de gagner en prééminence mondiale. »
Quatre mois plus tard, le premier effet de cet euro fort est surtout celui de la complainte des entreprises. Plus encore que les droits de douane, qui étaient très incertains et fluctuants jusqu’à présent, les grandes sociétés européennes subissent le renchérissement de la monnaie unique. Face au billet vert, l’euro a gagné 13 % depuis le début de l’année, désormais à 1,17 dollar. Il s’est stabilisé autour de ce niveau depuis un mois. Le gain a été de la même ampleur face au yuan, la devise chinoise, parce que Pékin s’active pour la maintenir à un niveau stable face au dollar. L’euro a également progressé d’environ 6 % face au yen japonais ou au won sud-coréen.
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