Basma Al-Aïdi est broyée par des journées de travail sans répit. Dans la bande de Gaza, où les corps mutilés affluent bien plus vite que les ressources médicales, elle fait partie des neuf derniers prothésistes encore en activité. Un chiffre dérisoire face aux près de 4 000 amputations recensées depuis le début de la guerre, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Parmi les victimes, 10 % sont des enfants et le territoire détient aujourd’hui le triste record mondial du plus grand nombre d’enfants amputés par habitant.
Dans les locaux du Artificial Limbs and Polio Center (ALPC, « Centre des membres artificiels et de la polio »), de la ville de Gaza, soutenu par le CICR et par le ministère de la santé, la spécialiste âgée de 30 ans fabrique et ajuste des prothèses pour redonner un minimum de mobilité aux membres que la guerre a arrachés de leur corps. « Je n’ai même pas le temps de prendre cinq minutes de pause. Le nombre de cas dépasse de très loin nos capacités », témoigne-t-elle, dans une série de messages vocaux sur WhatsApp (Israël interdit toujours l’accès des journalistes étrangers à l’enclave).
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