- Un barrage norvégien a été victime d’une cyberattaque en avril dernier, son contrôle échappant temporairement aux autorités locales.
- Oslo a officiellement attribué ce sabotage à des hackers russes mercredi.
- Ce n’est pas la première fois que Moscou est accusé d’opérations visant à déstabiliser des pays européens, soutiens militaires de l’Ukraine.
Une nouvelle tentative de déstabilisation de la part de la Russie ? La cheffe de la police de sécurité norvégienne, en charge du contre-espionnage, a officiellement attribué mercredi 13 août le sabotage d’un barrage survenu plus tôt cette année dans le pays à des hackers russes. Le 7 avril dernier, une cyberattaque a frappé le barrage de Bremanger, dans l’ouest du pays nordique, rendue possible par un mot de passe trop faible, selon les premiers éléments de l’enquête. Une vanne a alors été ouverte pendant quatre heures, relâchant 500 litres d’eau par seconde pendant quatre heures, avant que le sabotage ne soit détecté et stoppé, relate The Guardian
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Notre voisin russe est devenu plus dangereux
Notre voisin russe est devenu plus dangereux
Beate Gangaas, cheffe de la police de sécurité norvégienne
« Au cours de l’année écoulée, nous avons observé une évolution de l’activité des acteurs cyber pro-russes »
, a affirmé mercredi Beate Gangaas, cheffe de la police de sécurité norvégienne, précisant que l’incident de Bremanger en faisait partie.
C’est la première fois qu’Oslo attribue officiellement cette cyberattaque, qui n’a fait aucun blessé, à Moscou.
« Notre voisin russe est devenu plus dangereux »
, a ensuite prévenu Beate Gangaas, expliquant son choix de rendre publique cette attribution pour alerter la population et éviter de nouvelles attaques venant de Moscou. L’ambassade de Russie à Oslo n’a pas répondu à la demande de commentaire de Reuters.
Les infrastructures énergétiques ciblées
« Le but de ce type d’opération est d’influencer, de semer la peur et le chaos au sein de la population »
, a-t-elle ajouté, alors que la Norvège produit la majeure partie de son électricité via des barrages hydroélectriques. Les services de renseignement avaient d’ailleurs déjà mis en garde contre le risque d’attaques visant ses infrastructures énergétiques.
Membre de l’Otan, soutien de l’Ukraine et pays frontalier de la Russie dans l’Arctique, la Norvège est aussi le premier fournisseur européen de gaz. Celui-ci est principalement acheminé par un réseau de gazoducs sous la mer du Nord, qui ont déjà été ciblés par Moscou. Des navires russes sont également accusés d’avoir sectionné des câbles sous-marins ces derniers mois en mer Baltique.
Le chef du renseignement britannique avait de son côté accusé la Russie de mener une « campagne de sabotage d’une imprudence stupéfiante »
, en septembre dernier, pour dissuader les pays européens de soutenir l’Ukraine. Des allégations démenties par Moscou.