Christophe Cassou, climatologue, coauteur du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), paru en 2021, et directeur de recherche (CNRS) à l’Ecole normale supérieure de Paris, explique que l’épisode caniculaire, qui doit durer encore plusieurs jours, est d’une ampleur spatiale atypique, avec des conséquences socio-économiques désastreuses dans de nombreux pays. Si les individus peuvent ressentir un sentiment d’accélération de la hausse des températures, l’événement est en fait conforme à ce qui est attendu, et plonge les populations dans la réalité du changement climatique.
Comment la canicule en cours se caractérise-t-elle par rapport à celles qui ont le plus marqué les esprits ces dernières années, notamment celle de 2003 ?
Nous sommes à l’évidence face à un phénomène de magnitude quasi comparable, avec de nombreux records de températures maximales mensuelles, qui tenaient depuis 2003 et qui tombent ou vont tomber dans le sud de la France. Les températures minimales, c’est-à-dire nocturnes, sont également très élevées. Il faut certes attendre d’observer la totalité de l’épisode actuel pour pouvoir le comparer et en déterminer la sévérité, qui combine durée et intensité des températures, mais il semble déjà clair que dans le sud de la France, il sera proche du niveau de 2003.
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