- La Française de 39 ans a rejoint officiellement la firme californienne ce lundi.
- Bras droit de Sam Altman, elle aura pour rôle de rendre cette technologie rentable.
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L’intelligence artificielle, cette technologie qui bouleverse nos vies
C’est le genre de success story dont raffole la Silicon Valley. Et nous aussi, surtout qu’il s’agit d’une Frenchie. À 39 ans, la Française Fidji Simo est devenue, lundi 18 août, la numéro deux d’OpenAI, un poste très convoité. Dorénavant, c’est elle qui sera le bras droit de Sam Altman, le créateur du robot conversationnel ChatGPT (nouvelle fenêtre). Rien, pourtant, ne prédestinait la jeune femme, née à Sète dans l’Hérault et issue d’une longue lignée de pêcheurs, à se faire un nom au panthéon de la tech américaine.
« Elle avait une capacité à challenger Mark Zuckerberg
« Elle avait une capacité à challenger Mark Zuckerberg
David Marcus
Fidji Simo a réalisé la majeure partie de sa carrière dans la Silicon Valley. Après ses études à HEC, dont elle sort diplômée en 2005, elle rejoint le groupe américain eBay, d’abord à Paris, avant de s’envoler pour San José en Californie. « Les gens s’attendent à ce que je leur donne des raisons orientées business pour justifier mon départ aux États-Unis. Mais il n’y en a pas. J’ai vu, à travers la télé, le rêve américain, et ça m’a paru incroyablement attirant »
, expliquait en février dernier l’intéressée dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC (nouvelle fenêtre).
En 2011, Fidji Simo rejoint les équipes de Facebook, où elle gravit les échelons jusqu’à se voir confier, en 2014, la vidéo et la monétisation. Sur une plateforme basée sur le texte et les fils, Fidji Simo a réussi le pari de la vidéo, devenu un axe majeur de Meta, malgré des réserves en interne. La Sétoise parvient aussi à accélérer la monétisation de l’application mobile Facebook. « Elle avait une capacité à challenger Mark (Zuckerberg) et à le pousser, alors que d’autres auraient hésité »
, explique David Marcus, qui a croisé Fidji Simo lors de son passage à Meta, auprès de l’AFP.
Après dix ans chez Facebook, en 2021, la Frenchie rejoint Instacart, une plateforme de livraison de courses. Dès l’année suivante, l’entreprise passe dans le vert, grâce à la stratégie mise en place par Fidji Simo : monétisation des données, extension des partenariats avec la distribution et montée en puissance de la publicité. Malgré un marché devenu très frileux et un contexte difficile en sortie de pandémie, elle parvient, en septembre 2023, à faire entrer Instacart en Bourse dans des conditions satisfaisantes.
En quête d’un modèle économique pour OpenAI
Au sein d’OpenAI, Fidji Simo prendra les rênes de ChatGPT, afin de laisser le patron Sam Altman se concentrer sur la recherche et les infrastructures. Depuis l’irruption fin 2022 du logiciel ChatGPT, l’intelligence artificielle dite générative (nouvelle fenêtre) s’est développée à très grande vitesse et les pays rivalisent pour se faire une place sur l’échiquier mondial, souvent à coup d’investissements massifs. Mais derrière l’enthousiasme pour ce que certains considèrent comme une nouvelle révolution industrielle, les géants du secteur, comme OpenAI, restent en quête de rentabilité.
Et pour cause : cette technologie requiert des ressources matérielles substantielles avec la construction d’immenses centres de données et une quantité d’énergie considérable pour les faire tourner, des puces ultra-sophistiquées que peu d’entreprises produisent et l’embauche d’ingénieurs très qualifiés. Actuellement, une seule requête sur les modèles les plus avancés de la firme californienne peut coûter la somme faramineuse de 1.000 dollars, d’après le site spécialisé TechCrunch. Selon le média américain The Information
, OpenAI ne prévoit pas de dégager un bénéfice avant 2029. Fidji Simo a été recrutée pour ça.