- De plus en plus de bars et de restaurants se font piller leurs mobiliers.
- Les professionnels n’hésitent plus à placarder les photos des voleurs même si c’est illégal.
- Le 13H de TF1 l’a constaté à Lille dans le reportage ci-dessus.
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Le 13H
En pleine nuit, dans une rue de Lille, trois jeunes femmes tentent de dérober les chaises d’un bar stockées à l’extérieur. Surprises par la responsable, elles s’enfuient sans aller plus loin, comme on peut le voir dans le reportage en tête d’article. Ce qui les a empêchées de terminer leur méfait, c’est un câble en acier qui retient le mobilier du Pop’bar.
Ludivine Delhaye, responsable de cet établissement lillois a mis en place ce dispositif après plusieurs vols successifs. « Il est passé, il a attrapé la table (…) Il est parti au moment où les stores sont fermés et voilà ça va très vite, en deux minutes c’est terminé »
, se souvient-elle.
« On a le sentiment qu’il y a une forme de banalisation »
Le préjudice depuis janvier s’élève à 500 euros. Alors pour retrouver son mobilier, la responsable a collé une affiche avec les visages des voleurs en grand format. C’est pourtant illégal et elle en est consciente : « C’est interdit
, reconnaît-elle, après c’est interdit aussi de voler les tables et les chaises. On l’a fait parce que ça vaut un coût et qu’on peut pas se permettre de vivre ce genre de choses. »
Elle risque un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Cela ne freine pas certains restaurateurs qui n’hésitent pas à publier des vidéos de vols sur les réseaux sociaux. Sur l’une des images de vidéosurveillance diffusées, une personne s’empare d’une banquette sans vraiment être discrète, voit-on encore dans la vidéo en tête d’article.
Des vidéos de ce genre sont régulièrement envoyées à Jérôme Jean, à la tête du collectif de commerçants Ras le vol. Selon lui, les vols ont augmenté de 15,5% en 2024. « On a le sentiment qu’il y a une forme de banalisation de ce type d’action et qu’il y en a qui en font presque un jeu pour diffuser ça sur les réseaux sociaux par exemple et qui s’en amusent »
, avance-t-il.
Thomas Cornelis, gérant du restaurant Les casseroles lilloises, est aussi victime de vols, d’autant que son établissement est très chargé en décoration. « Typiquement un cadre (de photo) comme ça, très vite le client peut l’emporter et avoir ce petit souvenir avec lui chez lui. J’ai vu des assiettes et des casseroles également »
, détaille-t-il.
Des bibelots disparaissent mais aussi des couverts, des verres. Tout y passe. Le responsable évoque alors de « la déception »
et de « l’incompréhension ».
La perte est estimée à quelques centaines d’euros mais c’est surtout le temps consacré à trouver de nouveaux objets qui pour lui est le plus contraignant.