Le Fernet-Branca, c’est comme l’art contemporain : on aime ou on exècre. Les spécialistes de la liqueur (elle affiche presque 40 degrés) vous diront qu’on déteste le premier verre, qu’on supporte le deuxième et qu’on adore le troisième. Dans la mesure où ce mélange, dont la recette est tenue secrète par la famille fondatrice, a la réputation d’être souverain contre la gueule de bois, cela lui donne apparemment un léger avantage sur l’art d’aujourd’hui.
Si, au XIXe siècle, elle était considérée comme une panacée, elle est désormais plutôt utilisée dans l’élaboration des cocktails. C’est aussi à une drôle de mixologie que se livre, depuis plusieurs années, la Fondation Fernet-Branca, sise à Saint-Louis (Haut-Rhin), à la proximité immédiate – un tramway direct les relie – de Bâle (Suisse). Dominée par un immense aigle aux ailes déployées juché sur un globe terrestre, emblème de la marque, récemment restauré grâce à une aide de la Mission patrimoine de Stéphane Bern, l’ancienne distillerie, bâtie entre 1907 et 1909, a troqué ses alambics contre des expositions d’art contemporain.
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