- La complice et ex-compagne du financier Jeffrey Epstein a été entendue fin juillet par le ministère américain de la Justice, qui a dévoilé la teneur des échanges.
- Condamnée pour recrutement de mineurs à des fins sexuelles, elle assure qu’aucune « liste de clients » n’existe.
- Elle affirme par ailleurs n’avoir « jamais » observé d’attitude inappropriée de la part de l’actuel président Donald Trump avec son entourage.
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Affaire Epstein : une liste de noms liés à l’enquête pour trafic sexuel de mineures dévoilée
Trois-cents pages d’entretien et une cascade de démentis. Le ministère américain de la Justice a publié vendredi 22 août le contenu d’un récent entretien avec Ghislaine Maxwell, la complice du délinquant sexuel Jeffrey Epstein (nouvelle fenêtre). Elle y assure qu’une « liste de clients »
de son ancien compagnon, au cœur de nombreuses spéculations, n’existe pas, tout en dédouanant plusieurs personnalités mises en cause, dont Donald Trump lui-même.
, a assuré sur X Todd Blanche, haut responsable du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de l’actuel président, qui a mené l’entretien fin juillet avec Ghislaine Maxwell, détenue aujourd’hui dans une prison du Texas.
« À l’exception du nom des victimes, chaque mot est inclus. Rien n’a été enlevé. Rien n’a été caché »
En publiant cet échange, l’administration Trump, accusée de manquer de transparence dans ce dossier qu’elle souhaite clore à tout prix, espère éteindre les polémiques à ce sujet (nouvelle fenêtre). James Comer, un influent élu républicain au Congrès, a en outre annoncé au même moment que le ministère de la Justice avait fourni « des milliers de pages de documents liés à Epstein »
à une commission de la Chambre des représentants qui les avait exigés, sans en dévoiler le contenu.
Pas témoin d’actes sexuels non consentis
Jeffrey Epstein, financier, a été retrouvé mort pendu en prison à New York en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. Son ex-compagne Ghislaine Maxwell a, elle, été condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin que son complice les exploite sexuellement (nouvelle fenêtre). Dans son entretien avec Todd Blanche, l’ancienne mondaine de 63 ans dit ne pas croire que son ex-conjoint se soit suicidé, tout en écartant une volonté de le réduire au silence (nouvelle fenêtre).
La détenue affirme également que Jeffrey Epstein ne conservait pas de « liste de clients »
, et ne pas avoir connaissance d’un quelconque chantage à l’égard de personnalités importantes. Plus largement, elle nie avoir elle-même reçu des millions de dollars de sa part pour recruter des jeunes femmes, et d’avoir été témoin d’actes sexuels non consentis, d’après CNN (nouvelle fenêtre).
« Jamais » de comportements inappropriés de Donald Trump
Selon la retranscription publiée vendredi, elle a aussi affirmé que Donald Trump, figure de la jet-set new-yorkaise des années 1990-2000 comme Jeffrey Epstein (nouvelle fenêtre), a toujours été « très cordial et très gentil »
avec elle. « Et je veux juste dire que j’admire son exploit extraordinaire d’être devenu président maintenant. Et je l’aime bien, je l’ai toujours bien aimé »
, a-t-elle déclaré.
L’actuel président avait été proche du financier jusqu’au milieu des années 2000, des liens embarrassants qu’il cherche à minimiser aujourd’hui (nouvelle fenêtre). Lorsque Todd Blanche lui a demandé si elle a déjà entendu « Monsieur Epstein ou quiconque d’autre dire que le président Trump avait eu des agissements inappropriés avec des masseuses ou quiconque d’autre »
de son entourage, Ghislaine Maxwell a répondu : « Absolument jamais, dans n’importe quel contexte. »
Elle a par ailleurs ajouté que les deux hommes « semblaient amicaux »
l’un envers l’autre, mais ne les avoir vus ensemble que dans des « contextes sociaux »
et non privés, selon CBS.
Ces déclarations interviennent tandis que la complice de Jeffrey Epstein demande la grâce présidentielle. Interrogé le mois dernier sur la possibilité de lui en accorder une, Donald Trump avait assuré « ne pas y avoir pensé »
et que le moment n’était pas venu d’en parler. Par ailleurs, l’ancienne mondaine avait été transférée début août dans une prison du Texas au régime de sécurité moins strict, une semaine après cet entretien.
Elle assure que Bill Clinton n’a pas reçu de massage
Dans cet échange, Ghislaine Maxwell a en outre indiqué ne pas avoir connaissance de massages reçus par l’ex-président démocrate Bill Clinton à bord de l’avion de Jeffrey Epstein (nouvelle fenêtre). James Comer avait accusé l’ancien président d’avoir été massé dans ce jet privé par l’une des victimes du réseau présumé de trafic sexuel du financier. La commission d’enquête parlementaire, qui a exigé des documents au gouvernement, a convoqué Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton (nouvelle fenêtre) pour répondre de leurs liens avec le financier, lors d’auditions prévues en octobre, sans certitude qu’ils se plient à cette convocation.
Enfin, Ghislaine Maxwell a évoqué le cas du Prince Andrew, frère cadet de l’actuel roi d’Angleterre, accusé d’agression sexuelle (nouvelle fenêtre). « Quel mot plus fort que : conneries ? »
, a-t-elle rétorqué, citée par CBS News. Si le nom de l’accusatrice n’est pas mentionné, elle semblait bien renvoyer à la principale plaignante de l’affaire Epstein, Virginia Giuffre, qui a accusé le prince britannique de l’avoir agressée sexuellement alors qu’elle était mineure, et qui s’est suicidée en avril dernier. Elle a aussi répété qu’une célèbre photo montrant le Prince Andrew avec un bras autour de la jeune femme, tandis qu’elle apparaît elle-même à l’arrière-plan, était « fausse »
.