Des centaines d’arbres déracinés dans le village d’Al-Moughayyir en présence de l’armée israélienne
Des bulldozers ont déraciné des centaines d’arbres dans le village d’Al-Moughayyir, dans le centre de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, ont constaté dimanche des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, où se trouvait également l’armée israélienne.
Abdelatif Mohamed Abou Aliya, un agriculteur de cette commune proche de Ramallah, a raconté à l’AFP avoir perdu des oliviers « de plus de 70 ans » sur l’équivalent d’un hectare de terre. « Ils les ont complètement déracinés et rasés, sous des motifs fallacieux », a dit cet homme sans préciser à qui il faisait allusion.
Il a ajouté avoir déjà commencé à replanter ses arbres, tandis que d’autres habitants étaient en train de bêcher dans le même but dimanche matin. La terre de plusieurs champs situés autour du village était retournée, et des oliviers gisaient au sol, a constaté un photographe de l’AFP.
Plusieurs bulldozers roulaient sur les hauteurs d’Al-Moughayyir, l’un d’eux arborant un drapeau israélien, alors qu’en contrebas, des véhicules militaires étaient stationnés, selon l’équipe de journalistes.
« L’objectif est de contrôler et de forcer les gens à émigrer », a commenté Ghassan Abou Aliya, responsable d’une association agricole locale, « c’est le début, et cela va s’étendre à toute la Cisjordanie ».
Plusieurs habitants ont précisé que l’opération avait débuté jeudi, et une ONG palestinienne de défense des prisonniers a fait état de 14 arrestations dans le village en trois jours. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit se renseigner.
Elle avait évoqué vendredi dans un communiqué l’arrestation d’un homme originaire d’Al-Moughayyir, responsable selon elle d’une « attaque terroriste » à proximité.
Le 16 août, l’Autorité palestinienne avait annoncé qu’un jeune homme de 18 ans avait été tué par balles par l’armée israélienne, dans ce même village. L’armée avait déclaré à l’AFP avoir riposté à des pierres lancées par des « terroristes », sans établir de lien explicite avec le jeune tué.