« Le combat du gouvernement français est sans ambiguïté face à l’antisémitisme », qui a atteint des seuils « intolérables », a déclaré Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, lundi 25 août sur Europe 1-CNews. « Le sujet est trop grave. Il est trop important, à mon avis, pour être pris à partie dans des enjeux diplomatiques », a-t-elle appuyé.
Une déclaration qui répond aux accusations de l’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, convoqué lundi au ministère des affaires étrangères. Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, obtenue dimanche par l’Agence France-Presse, l’ambassadeur avait exprimé « sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de [son] gouvernement pour le combattre », rejoignant les critiques du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
« Une forme d’antisémitisme d’atmosphère »
Face à ces critiques, Mme Bergé a insisté sur son attitude « lucide » face à la réalité de l’antisémitisme. « Tous les jours, il y a des remontées de faits antisémites, et cet été, notamment, je trouve qu’on a atteint des seuils qui sont absolument intolérables, comme si on s’habituait à l’idée qu’il puisse y avoir une forme d’antisémitisme d’atmosphère. Parce qu’ici on interdit à des vacanciers parce qu’ils sont Israéliens de pouvoir entrer dans un lieu ; parce que là on exclut des jeunes Français d’un vol commercial… », a-t-elle déclaré, alors que le gérant d’un parc de loisirs vient d’être mis en examen pour avoir refusé l’accès de son site à un groupe de 150 jeunes Israéliens.
« Il y a une forme d’antisémitisme d’atmosphère qui s’installe et qui s’installe dans toutes nos démocraties, et que nous combattons », a estimé Mme Bergé. « Est-ce que l’antisémitisme a augmenté de manière insupportable et inacceptable depuis le 7-Octobre, même dès le 8 octobre [2023] ? Oui, l’antisémitisme a explosé aujourd’hui. Dans les chiffres récents il est moins élevé qu’en 2024, mais il est bien plus élevé qu’avant le 7-Octobre. Et ça, c’est insupportable », a-t-elle insisté, tout en défendant des « mesures extrêmement fermes » prises par la France pour le combattre.