Elle n’aura pas donné raison à l’ancien joueur Andy Murray qui voyait en elle, en 2011, une future numéro un mondiale, alors qu’elle malmenait Maria Sharapova à Roland-Garros, mais Caroline Garcia n’aura pas à rougir de sa carrière sur laquelle le rideau est tombé, lundi 15 août, au premier tour de l’US Open de tennis.
A 31 ans, la Française, éliminée en trois sets (6-4, 4-6, 6-3) par la Russe Kamilla Rakhimova, quitte – comme elle l’avait annoncé – le circuit avec 11 titres en simple, deux sacres en double à Roland-Garros (en 2016 et 2022 avec Kristina Mladenovic) et une victoire en Fed Cup avec la France en 2019.
Pour son dernier tour de piste, la Lyonnaise a offert un beau combat aux spectateurs new-yorkais du court numéro 6. Elle s’est accrochée et a failli remonter un break de retard dans le set décisif. Mais elle a fini par céder face à la 65e joueuse mondiale. C’est la même Rakhimova que Garcia avait dominée au premier tour de son épopée jusqu’aux demi-finales de l’US Open en 2022, son meilleur résultat en Grand Chelem.
« Je suis très en paix avec ma décision »
La balle de match perdue, la Française est allée s’asseoir sur son banc, les yeux embués de larmes, avant de s’avancer en souriant vers le micro tendu, une fois n’est pas coutume, à la perdante du match pour une brève cérémonie d’adieux.
« Le tennis m’a tellement apporté », a déclaré Caroline Garcia sous le regard bienveillant de son entraîneur, Bertrand Perret, du président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton, et de son mari Borja Duran, qu’elle a épousé en juillet. « Je suis très en paix avec ma décision. Souffrir comme ça sur le court, je n’en suis plus capable », a conclu la désormais ex-joueuse.
Après avoir reçu des organisateurs de l’US Open un bouquet de fleurs blanches et un cadre à son effigie, Caroline Garcia a traversé une dernière fois le court en courant bras écartés, sa célébration personnelle baptisée « Fly with Caro ». Elle a terminé sa course dans les bras de son clan avant de quitter le court pour refermer un chapitre de sa vie. Après Richard Gasquet, parti à la retraite en mai à Roland-Garros, le tennis français perd une deuxième figure marquante en quelques mois.
Après une première pause loin du circuit fin 2024 pour se ressourcer mentalement, Caroline Garcia était revenue sur le circuit début 2025. La Française, qui a déjà exprimé son envie de fonder une famille, a cultivé une relation ambivalente avec le tennis professionnel.
« Depuis mes débuts, le tennis a toujours représenté bien plus que des victoires ou des défaites », soulignait-elle, le 23 mai, quand elle a choisi d’annoncer qu’elle vivait ses « dernières semaines » sur le circuit WTA, à deux jours du coup d’envoi de son ultime Roland-Garros. « C’était l’amour ou la haine. La joie ou la frustration », poursuivait celle qui, toute jeune, s’est essayée à la danse et au basket avant de craquer pour la petite balle jaune.
Jeu agressif
« Il y a quand même beaucoup de Françaises qui rêveraient d’avoir cette carrière », la complimentait, en mai, sa compatriote Léolia Jeanjean, « très copine » avec la Lyonnaise du temps où elles jouaient en double chez les juniors. « C’est une immense championne avec une carrière incroyable », applaudit Chloé Paquet, une autre contemporaine. Elle a été un exemple pour moi. »
« L’année dernière, j’ai arrêté en pensant que je détestais le tennis et que ça ne m’avait apporté que des choses négatives », confiait Caroline Garcia, vendredi, à l’Agence France-Presse (AFP). « C’est pour ça que j’ai voulu revenir pour faire une année de plus. J’aurais voulu jouer plus, mais le corps n’a pas été d’accord », a-t-elle ajouté.
Sans jamais les atteindre, la Française, avec son jeu agressif et risqué, aura néanmoins tutoyé les sommets en occupant la quatrième place mondiale en 2018 puis en 2022 après sa victoire aux prestigieux Masters WTA, sur le sol américain, au Texas.
« J’ai toujours essayé de faire du mieux que je pouvais avec ce que j’avais », a reconnu Caroline Garcia, en conférence de presse, après son dernier match, lundi. « Ça a été une belle et longue carrière », a admis la Française qui souhaite que le public retienne qu’elle a « toujours joué avec passion, avec toutes [s]es émotions, qu’elles aient été bonnes ou mauvaises. »
