Au cœur de l’été, ils ont reçu la notification de leur transfert dans le quartier de lutte contre la criminalité organisée de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Aux yeux du ministre de la justice, seul habilité à prendre cette décision, ils appartiennent au spectre élevé de la criminalité organisée, ce qui justifie leur placement pour une durée d’un an renouvelable dans ce quartier ultra-sécurisé, instauré par la loi du 13 juin 2025 sur le narcotrafic, prévoyant un régime de détention renforcé. Depuis, les procédures se multiplient, tant devant le juge de la liberté et de la détention que devant les tribunaux administratifs et le Conseil d’Etat.
Lundi 25 et mardi 26 août, le tribunal administratif de Lille a ainsi été saisi par quatre détenus, de référés suspension destinés à contester les motivations ou la régularité de la décision de leur placement et leurs conditions de détention. Mardi matin, le visage et les bras musclés de Filip K., 44 ans, vêtu d’un tee-shirt blanc, s’affichent sur l’écran de la salle d’audience. De nationalité serbe, il a été interpellé en Hongrie en vertu d’un mandat d’arrêt européen, extradé vers la France en octobre 2023, et écroué au centre pénitentiaire de Beauvais, pour trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, acquisition de matériel de guerre, corruption active de personne dépositaire de l’autorité publique. Inscrit au répertoire des détenus particulièrement signalés, Filip K. a été transféré fin juillet à Vendin-le-Vieil.
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