- De plus en plus de parieurs sportifs accusent les bookmakers d’entraves au moment de récupérer leurs gains.
- Des affaires qui sont régulièrement portées devant la justice.
Mauvais perdant. Le tribunal de Paris a condamné mi-août le géant français du pari sportif en ligne, Winamax, à verser 400.000 euros à un parieur qu’il accusait de tricherie. Le joueur, qui avait placé cinq paris combinés en 2021, avait vu son compte clôturé par la plateforme au moment de transférer la somme sur son compte bancaire. Les vidéos de témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux pour partager des expériences similaires chez tous les bookmakers : refus de payer les gains, blocage, suspension, résiliation des comptes… toutes les bonnes excuses sont utilisées pour ne pas payer les joueurs. On appelle ça l’entrave à récupérer ses gains.
Il arrive fréquemment que les bookmakers accusent leurs utilisateurs de connaître le résultat avant même de placer leur pari. En effet, il est possible de devancer l’application dans les cas où les joueurs parient en live, c’est-à-dire sur des matchs qui sont en cours, et qu’ils sont présents dans le stade, car la validation subit un petit délai de diffusion avec la transmission à la télévision. En accusant de tricherie, les opérateurs ne sont pas contraints de débourser les sommes gagnées. Une pratique abusive courante car Winamax, qui a fait appel de la décision, n’est pas la première plateforme à être épinglée à ce sujet.
Si certains joueurs décident de porter l’affaire devant la justice, d’autres privilégient le recours à l’Agence nationale des jeux (ANJ). Grâce à la médiation des jeux, certains litiges peuvent être réglés à l’amiable. En 2024, les paris sportifs représentent la grande majorité de ces demandes de médiation (88%). 36% d’entre eux portent sur la gestion des comptes des parieurs (blocage, fermeture, difficulté de retrait des fonds, etc.).