- Cheffe de file de la CGT, Sophie Binet dénonce l’attitude du gouvernement, qui cherche selon elle à décrédibiliser le mouvement de protestation du 10 septembre.
- Des ministres tels que Bruno Retailleau cherchent à faire passer les personnes mobilisées pour des individus violents, regrette la représentante syndicale.
- Elle estime qu’un possible départ de François Bayrou ne devrait pas dissuader les Français de se mobiliser.
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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a déploré l’attitude du gouvernement, qui tente de rendre « impopulaire »
le mouvement appelant à « bloquer »
le pays le 10 septembre. Elle estime qu’il cherche à faire « peur »
aux Français en évoquant des risques de violences.
« La dernière cartouche qui reste au gouvernement, c’est de rendre impopulaires les mobilisations, c’est de faire peur »
, a commenté la syndicaliste sur France 3. « Et c’est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes ».
Un départ de François Bayrou ne changerait rien
Vendredi, le ministre de l’Intérieur avait estimé que « la mouvance d’extrême gauche, d’ultra-gauche, aidée par la CGT »
allait « être à l’œuvre »
mercredi et qu’il pouvait y avoir « des actions spectaculaires »
, compte tenu de leur « radicalité »
. Après s’être d’abord montrée prudente sur un mouvement jugé «
nébuleux
«
, la CGT a annoncé fin août son soutien aux mobilisations du 10 septembre, considérées comme une « première étape »
pour mobiliser contre le projet de budget du gouvernement.
Rappelons que des appels à la grève ont été lancés pour la journée du 10 septembre par une série de syndicats, notamment dans les transports et les hôpitaux. D’autres actions sont envisagées à travers le pays, dont certaines rappellent celles des Gilets jaunes. Citons par exemple des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses. Ces messages se répandent en ligne, relayés sur les réseaux sociaux et messageries.
Sophie Binet, qui sera mercredi à l’aciérie menacée de fermeture, Novasco, située à côté de Metz, a également appelé les Français à se mobiliser lors de la journée d’action prévue le 18 septembre par l’ensemble des syndicats. Et ce même en cas de chute du gouvernement lundi, à la suite du vote de confiance des députés, un scénario très probable.
Pour la cheffe de file de la CGT, un départ de François Bayrou signifierait que l’on serait « en pleines tractations politiciennes pour la formation d’un futur gouvernement »
. Sophie Binet a insisté sur la nécessité de se mobiliser pour que « nos exigences sociales et environnementales soient prises en compte pour la constitution de ce gouvernement ». « Il y en a assez des manœuvres politiciennes et des tentatives de passer en force par Emmanuel Macron, dont le seul objectif c’est de maintenir sa politique »
, a-t-elle ajouté.