Je gagne 3 500 euros net par mois. Ce qui veut dire que, à 29 ans, je fais partie des 10 % de Français les plus riches. Ça me paraît fou, sachant que je pourrais gagner encore plus en tant que développeur informatique. Mais j’ai choisi de travailler dans une petite entreprise qui a un projet dans lequel je me retrouve, en proposant des solutions de télé-expertise aux médecins. Je travaille quarante heures par semaine en moyenne, sans horaires fixes. Voilà maintenant sept ans que j’exerce ce métier et j’ai une situation que l’enfant que j’étais n’aurait jamais imaginée.
J’ai grandi au sein d’un milieu défavorisé, dans un appartement de 40 mètres carrés, avec mes deux grands frères et ma mère, seule. Nous vivions dans le 13e arrondissement de Paris. Je dois ma vocation pour l’informatique aux centaines d’heure passées devant l’ordinateur quand j’étais plus jeune. Ce n’était pas seulement l’unique loisir que l’on avait, à la maison, avec mes frères. C’était aussi mon refuge face à une scolarité chaotique. J’étais assez calme en classe, mais très mauvais élève, sans parler des diverses périodes de harcèlement que j’ai vécues. Lorsque l’on m’a orienté, malgré moi, vers la voie professionnelle, comme de nombreux élèves fragiles, les études d’informatique se sont imposées naturellement.
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