- Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre ce mardi 9 septembre, au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou.
- Venu de la droite, ce fidèle d’Emmanuel Macron a été présent dans tous les gouvernements depuis 2017.
- L’ex-ministre des Armées s’est engagé en politique dès le lycée.
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La page Bayrou se tourne, Sébastien Lecornu nouveau Premier ministre
Un fidèle parmi les fidèles nommé à Matignon. Sébastien Lecornu, allié de longue date d’Emmanuel Macron, a été nommé ce mardi 9 septembre comme nouveau Premier ministre par le président de la République, à peine 24 heures après la chute du gouvernement de François Bayrou. Sa nomination avait même été très sérieusement envisagée par le chef de l’État en décembre dernier, lorsque le poste avait été laissé vacant par Michel Barnier. Le maire de Pau l’avait finalement devancé. Son nom revenait de nouveau ces derniers jours pour occuper la même fonction. « Je ne suis pas candidat
« , avait toutefois assuré le ministre des Armées, le 1ᵉʳ septembre dernier, sur LCI.
Un engagement politique depuis le lycée
En dépit de son jeune âge (39 ans), Sébastien Lecornu a pourtant connu tous les gouvernements depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017. D’abord secrétaire auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire (2017-2018), il prend du galon et devient ministre chargé des Collectivités territoriales en 2018. Pendant la crise du Covid-19, il rejoint le ministère des Outre-mer, où il se consacrera entre autres à la gestion du dossier du statut de la Nouvelle-Calédonie (nouvelle fenêtre).
Après la réélection du président de la République, il est nommé ministre des Armées, poste-clé alors que la Russie a envahi, quelques mois plus tôt, l’Ukraine. Malgré la succession de quatre Premiers ministres, il demeure place Balard pendant plus de trois ans, tentant de mettre en avant la vision de Paris sur la scène internationale (nouvelle fenêtre). « Notre diplomatie est celle du non-alignement, du refus des blocs
« , disait-il début février au Figaro
(nouvelle fenêtre).
Réputé discret et peu loquace dans les médias, le nouveau Premier ministre disposait déjà d’un CV bien fourni au moment d’entrer dans l’équipe d’Edouard Philippe, en 2017. Venu des Républicains, parti dont il a été exclu après son ralliement à Emmanuel Macron, il s’affirme comme un homme de droite. Un engagement politique qu’il poursuit depuis le lycée. Élu maire de Vernon (Eure), il bat des records de précocité au fil de son parcours : plus jeune assistant parlementaire à l’Assemblée nationale, plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel, plus jeune président de département…
Pas d’ambition présidentielle
Proche de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu ne revendique aucune ambition présidentielle – un argument qui a dû peser dans le choix d’Emmanuel Macron. Lors de la crise des Gilets jaunes, il s’était distingué en animant plusieurs sessions du « Grand débat » entre le président de la République et des citoyens français. Il revendique « aimer l’ordre
« . « Pour moi, la gauche représente le désordre
« , assumait-il en 2018, dans un entretien accordé à Libération
. « Et malgré mes origines populaires, je n’ai jamais cru à l’excuse sociale. Quand on travaille, on y arrive toujours
. » Sur le plan politique, Sébastien Lecornu ne s’est pas attiré les foudres du Rassemblement national – ce qui lui permet a priori d’éviter une censure immédiate des députés du parti dirigé par Jordan Bardella.
Ce mardi, une heure après sa nomination, le Normand a tenu à « saluer
» sur X son prédécesseur François Bayrou « pour le courage dont il a fait preuve en défendant ses convictions jusqu’au bout
« . Il aura la mission de tenter d’esquisser des compromis au sein d’une Assemblée plus que jamais fragmentée. « Le président de la République m’a confié la tâche de construire un gouvernement avec une direction claire : la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays
« , a ainsi lancé le locataire de Matignon.
