« Vraiment une bénédiction » : « Conjuring », la saga d’horreur qui valait 2 milliards, revient vous hanter

• Ed et Lorraine Warren repartent à la chasse aux démons dans le terrifiant « Conjuring : L’Heure du jugement ».
• En salles ce mercredi 10 septembre, ce quatrième film consacré aux spécialistes des sciences occultes bat déjà des records dans les pays où il est sorti.
• « Patrick Wilson et Vera Farmiga sont vraiment les armes secrètes de cette franchise », nous assure le réalisateur Michael Chaves qui décrypte avec ses stars ce succès aussi fou qu’inattendu.

Les chiffres auraient de quoi faire sursauter les esprits après qui ils courent. Conjuring : L’Heure du jugement débarque en France ce mercredi 10 septembre, fort du meilleur démarrage de tous les temps au box-office pour un film d’horreur. Avec 194 millions de dollars récoltés lors de son premier week-end d’exploitation sur 66 territoires, ce nouveau chapitre fait mieux que le remake Ça de 2017. Sur les réseaux sociaux, ses stars Vera Farmiga et Patrick Wilson se sont empressés d’afficher leur « gratitude aux fans ». 

9 films, 11,6 millions de spectateurs

« Nous savions que si nous pouvions faire au moins un bon film, nous pourrions revenir pour un second. Je ne pensais pas qu’on reviendrait pour quatre et les 17 films dérivés qui ont suivi ! C’est vraiment une bénédiction », nous confiait cet été Patrick Wilson dans un large sourire. La saga Conjuring, c’était plus précisément jusque-là 3 longs-métrages et 6 spin-offs (Annabelle 1, 2 et 3, La Nonne 1 et 2, La malédiction de la dame blanche) pour un total de 2,3 milliards de recettes dans le monde. Oui, milliards. La France n’échappe pas au phénomène avec un cumul de 11,6 millions d’entrées.

Scénariste et réalisateur du diabolique Saw, James Wan rêvait de pouvoir mettre en scène le parcours méconnu d’Ed et Lorraine Warren, des enquêteurs spécialisés dans le paranormal dans les années 70 et 80. Lui affirme être un démonologue, elle assure capter les esprits et les fantômes grâce à un don de médium. Le studio New Line accepte de relever le pari avec le cinéaste qui, trois ans après Insidious, fait appel à Patrick Wilson pour le rôle principal. 

« J’avais travaillé avec lui avant et je savais qu’ils allaient embaucher Vera Farmiga. Ils nous ont donné le temps nécessaire, ils ont commencé à construire des décors… Pour moi, ça voulait dire qu’ils prenaient ce projet au sérieux. Parce qu’il faut se souvenir qu’en 2013, le premier Conjuring – Les Dossier Warren – sort dans la foulée de films à petits budgets avec des tournages courts et des moyens techniques limités. Ces films-là sont géniaux, on en a tous faits mais ça devient épuisant », reconnaît-il.

Il y a quelque chose avec ces jouets vintage et l’enfance, cette idée que quand ces esprits maléfiques s’attaquent à vous, ils vont jouer avec vous. C’est tellement troublant

Michael Chaves, réalisateur de « Conjuring 4 »

« Ma seule hésitation a été de savoir qui jouait Ed Warren, admet de son côté Vera Farmiga. Dites-moi qui joue Ed Warren. Je vois le potentiel de cette histoire mais dites-moi qui sera à mes côtés parce que ça fera une énorme différence dans le fait que je m’engage ou pas ». Le couple qu’ils forment à l’écran décuple la force de ce premier volet, prouvant que grands acteurs et cinéma d’horreur n’étaient pas incompatibles. Suivront Le Cas Enfield en 2016 et Sous l’emprise du Diable en 2021, cette fois réalisé par Michael Chaves.

« Je peux jurer ? », nous demande-t-il quand on cherche à savoir ce que James Wan lui a dit en lui confiant la franchise pour le troisième volet. « Il m’a dit : ‘Ne merde pas !’ Puis il m’a dit une chose en laquelle lui et tout le studio croient, à savoir que Patrick et Vera sont vraiment les armes secrètes de cette saga. Ils sont si magnétiques, ce sont de vraies stars de cinéma à l’ancienne », insiste-t-il. Mia Tomlinson, qui joue leur fille Judy dans L’Heure du Jugement, loue leur « générosité ». « J’ai tout de suite senti que je faisais partie de la famille Conjuring, surtout grâce à eux, nous raconte l’actrice britannique dans un français presque parfait. Ils ne voulaient pas influencer ma prestation, ils m’ont surtout donné des conseils techniques« . 

« C’est très important pour un film d’horreur de savoir comment la lumière touche votre visage. Je ne suis pas habituée mais Vera est très forte dans ce domaine. J’ai appris beaucoup de choses grâce à eux », souligne Mia Tomlinson dont le personnage semble avoir hérité des dons de clairvoyance de sa mère. Judy est au cœur de ce quatrième opus qui, comme les précédents, s’inspire d’un dossier auxquels se sont frottés les vrais Ed et Lorraine Warren. « Chaque cas est différent, chaque famille est différente. La seule chose qui est toujours la même, c’est la peur », martèle Patrick Wilson à l’écran.

Celle de Conjuring vient puiser dans nos souvenirs les plus anciens. « Les frayeurs sont ludiques », analyse Michael Chaves qui prend en exemple Annabelle, « la poupée flippante » qui sert de « mascotte » à la franchise. « Il y a quelque chose avec ces jouets vintage et l’enfance, cette idée que quand ces esprits maléfiques s’attaquent à vous, ils vont jouer avec vous. C’est tellement troublant. Ça touche vraiment beaucoup de monde. Ça vous fait sursauter mais il y a quelque chose qui vous attire irrésistiblement« , note-t-il. Tout dans la mise en scène est fait pour vous préparer à l’arrivée d’un élément perturbateur qui finit tout de même par vous faire hurler.

« Nous avons toujours affaire à des questions de vie ou de mort. Vous craignez d’être toujours sur le point de mourir. Les enjeux doivent être plus importants de film en film », souligne Patrick Wilson. Le petit truc en plus de L’Heure du jugement ? Un démon vicieux qui vient régler ses comptes avec les Warren. « C’est personnel. Il a une histoire avec eux. Nous n’avions jamais eu affaire à ça », remarque l’acteur sans vouloir trop en révéler à propos de cet ultime dossier. 

« C’est celui qui les a fait raccrocher », lâche Vera Farmiga alors qu’eux aussi s’apprêtent à remiser définitivement au placard leurs doubles de fiction. « Ce film est, à mon sens, une belle manière de refermer un chapitre – jusqu’à nouvel ordre », écrit pour sa part James Wan dans les notes de production. Notez bien le « jusqu’à nouvel ordre ». Car une série dérivée, dont le sujet reste secret, est déjà en préparation du côté de la plateforme HBO Max. Signe que même les esprits ne peuvent pas dormir sur leurs deux oreilles à Hollywood.