C’était un rêve éveillé. Deux semaines de vacances grand luxe en Thaïlande, aussi belles que dans les magazines et les publications d’influenceuses : descente à l’Hôtel Intercontinental de Bangkok, excursions, massages, shopping à gogo… Ibtissem B. et Mariam N., deux amies de 20 ans à peine, ont joué les touristes sans rien débourser, aux frais d’un généreux organisateur renflouant plusieurs fois leur cagnotte.
La parenthèse s’est brutalement refermée dans les coursives de l’aéroport international d’Istanbul, le 28 février, lors de leur escale du retour vers la France. Ce jour-là, les douaniers turcs saisissent leurs valises. Elles sont remplies de plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis. Les deux copines, interpellées sur-le-champ, sont placées en détention provisoire.
Le premier rendez-vous judiciaire de cette affaire est programmé jeudi 11 septembre dans un tribunal d’Istanbul. Cette audience de mise en état est avant tout destinée à faire le point sur ce dossier encore nébuleux, à envisager quelle suite le parquet local pourra donner aux investigations, mais aussi à évaluer les modalités d’incarcération des prévenues.
Il s’agit là d’une étape sous haute tension pour les deux amies, originaires de la région parisienne, actuellement détenues dans la prison pour femmes de Marmara, à l’ouest du Bosphore. Elles risquent jusqu’à dix-sept ans de prison, selon le régime pénal très strict en vigueur en Turquie pour les affaires de trafic de stupéfiants.
Mystérieux mécène
Leurs avocats respectifs dépeignent un même scénario : celui de jeunes filles ayant fait preuve d’une « grande naïveté ». Selon eux, elles n’étaient pas informées des desseins de celui qu’elles considéraient comme leur bienfaiteur avant qu’il endosse le rôle du commanditaire présumé. Mais Ibtissem et Mariam avaient accepté d’enregistrer en soute deux valises cadenassées confiées par un inconnu venu à leur rencontre à l’aéroport de Bangkok. C’était le prix à payer pour des vacances inaccessibles pour leur budget.
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