Martine Vassal, présidente divers droite du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence (AMP), a annoncé, samedi 13 septembre, sa candidature aux élections municipales de la deuxième ville de France, qui avait basculé à gauche en 2020.
« Marseille je t’aime et je serai candidate aux élections municipales », a-t-elle déclaré en clôture d’une manifestation politique locale qui réunissait des mouvements locaux de droite et du centre devant quelques centaines de personnes.
Parallèlement, la candidate est confrontée à une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, trafic d’influence et corruption. La procédure n’est pas récente. Elle a été ouverte en février 2025. L’enquête, confiée à la section économique et financière (Ecofin) de Marseille, découle d’un signalement adressé à la justice par un ancien directeur de services du conseil départemental, Erwan Davoux, en janvier 2025. Un article du Nouvel Obs du 21 août dernier a rendu public l’existence de ce courrier, adressé séparément au procureur national financier et au parquet de Marseille, dans le cadre de l’article 40 du code de procédure pénale.
« Un lanceur de rumeurs, plus qu’un lanceur d’alerte », selon l’avocat du conseil départemental
Erwan Davoux, haut fonctionnaire notamment passé par l’UMP et la région Ile-de-France, y détaille à l’attention de la justice une série de faits présumés illégaux qu’il dit avoir pu documenter dans l’exercice de ses fonctions : des voyages à l’étranger payés par la collectivité dont il remet en cause l’intérêt public, une gestion qu’il estime clientéliste et communautaire des subventions départementales et surtout l’emploi, comme directeur de cabinet de la présidente, d’un collaborateur qu’il présente comme le concubin de Martine Vassal. Un dernier fait contraire à la loi, qui proscrit l’embauche par un élu local d’un membre de sa famille et par extension de son conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité (PACS) ou concubin.
Face aux accusations à très large spectre d’Erwan Davoux, l’avocat de la collectivité, Pierre Bruno, a évoqué « un lanceur de rumeurs, plus qu’un lanceur d’alerte », qui agit, selon lui, « pour se venger d’avoir été viré ». Dans un long communiqué diffusé à la presse, la collectivité a répondu point par point aux différents éléments soumis à la justice par Erwan Davoux. Elle a justifié les voyages à l’étranger dont les coûts s’étalent entre 36 000 et 133 000 euros, par une volonté de « renforcer la coopération décentralisée, de valoriser le territoire [des Bouches-du-Rhône], et de développer des partenariats », et assumé ses choix politiques concernant les subventions, qu’elle dit attribuer « sans discrimination géographique ou communautaire ».
Quant au directeur de cabinet de la présidente du département, il n’est « ni marié, ni pacsé, ni concubin de Mme Vassal », a affirmé Me Bruno. « Ils ne vivent pas sous le même toit, n’ont pas d’intérêts communs, ne déclarent pas leurs impôts ensemble. Le reste ne rentre pas dans le champ de la loi et relève de leur vie privée », a ecnore défendu l’avocat. Autant d’éléments sur lesquels la justice a toutefois décidé d’enquêter.