Tous les deux coiffés d’un casque, le président américain, Donald Trump, et celui de la banque centrale américaine, Jerome Powell, ont des échanges glaciaux, ce 24 juillet, sur le chantier de construction du siège de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), à Washington. Le premier exagère les chiffres du dérapage des coûts du chantier, le second le reprend devant la presse. Les deux hommes se détestent et c’est flagrant durant cette visite qui n’est qu’un prétexte pour acculer Jerome Powell à la démission ou le renvoyer.
En bon promoteur immobilier, Donald Trump veut des taux bas pour doper la croissance. Sa politique de droits de douane et d’immigration ralentit l’économie, et il exige que M. Powell compense ces effets. Ce dernier, qui, lui, redoute une résurgence de l’inflation due aux barrières tarifaires et aux déficits budgétaires, refuse.
Depuis qu’il a été nommé à la tête de la Fed par le milliardaire, en 2018, lors du premier mandat présidentiel de Donald Trump, ce républicain modéré a pourtant réussi un exploit : faire atterrir en douceur l’économie des Etats-Unis. Mais le locataire de la Maison Blanche ne s’en soucie guère : il reproche à Jerome Powell d’avoir remonté ses taux trop tard face à l’inflation qu’il croyait « provisoire » sous le démocrate Joe Biden (2021-2025), et de trop tarder à les baisser aujourd’hui, alors que le marché du travail se dégrade rapidement… Quelles que soient les critiques, Donald Trump s’attaque à un pilier de l’économie américaine : l’indépendance de la Fed.
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