Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’est dit « très inquiet », mercredi 17 septembre, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), de la présence de nombreux casseurs dans le cortège syndical à Paris, jeudi, pour la journée de grève et de manifestations.
Expliquant avoir des renseignements sur la volonté de plusieurs centaines, voire milliers, de radicaux de s’infiltrer dans le cortège syndical pour « en découdre et casser », le préfet appelle les commerçants « à fermer leurs boutiques » et les invite à protéger « leurs devantures ».
La manifestation intersyndicale doit s’élancer à 14 heures de la place de la Bastille pour rejoindre la place de la Nation, en passant par la place de la République.
Vigilance renforcée recommandée aux commerçants
Dans un courriel adressé aux commerçants situés sur le parcours de cette manifestation, et à ceux qui sont installés dans des zones pouvant constituer des cibles pour des groupuscules violents, la Préfecture formule des recommandations allant de la fermeture à la vigilance.
« Compte tenu des messages anticonsommation véhiculés et de la volonté de multiplier les actions coup de poing pour tenter de déborder les forces de sécurité, les artères commerçantes seront de nouveau plus spécifiquement surveillées pour parer à d’éventuelles dégradations, explique la Préfecture. En amont du cortège de la manifestation intersyndicale seront très probablement présents des profils à risque, susceptibles de s’organiser en black bloc désireux de commettre des exactions visant notamment des marqueurs du capitalisme, des symboles de l’autorité publique ou des établissements assimilés au gouvernement israélien. »
D’ores et déjà, elle a annoncé que le marché du boulevard Richard-Lenoir (entre Bastille et République) ne se tiendrait pas jeudi. Les commerçants du centre de Paris (les Halles, Champs-Elysées, place Vendôme, faubourg Saint-Honoré…) sont prévenus d’actions possibles et il leur est conseillé de relever leur niveau de protection.
Jusqu’à 100 000 manifestants à Paris, 900 000 en France
Les autorités attendent entre 50 000 et 100 000 manifestants à Paris. Quelque 6 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour assurer la sécurité dans la capitale, où des tentatives de blocages d’axes de circulation sont possibles et plusieurs autres manifestations sont annoncées tout au long de la journée.
A l’échelle du pays, entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus jeudi, selon les prévisions du ministère de l’intérieur, mercredi. Le 10 septembre, lors du mouvement Bloquons tout, le ministère de l’intérieur avait dénombré 200 000 manifestants sur tout le territoire. Les manifestations contre les retraites en 2023 avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.
Les points d’attention pour les forces de l’ordre restent, comme lors du mouvement Bloquons tout, les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier et Bordeaux. Les organisations syndicales appellent à faire grève et à manifester pour contester des mesures budgétaires qualifiées de « brutales » annoncées cet été et que le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, n’a pour l’heure pas écartées.