Découvert au tournant du siècle dans la série culte Freaks and Geeks (1999), scénariste de SuperGrave (2007), de Greg Mottola, révélé sur grand écran par les comédies potaches de Judd Apatow, le Canadien Seth Rogen promène aujourd’hui son charme discret jusque chez Steven Spielberg, où il interprétait, dans The Fabelmans (2022), un oncle qui n’en est pas tout à fait un.
Comédien autant que scénariste et réalisateur, il a remporté personnellement trois Emmy Awards, dimanche 14 septembre, pour la série The Studio, satire d’Hollywood survoltée, actuellement disponible sur Apple TV+. Pour ceux qui connaissent mal l’excellente carrière et surtout la palette insoupçonnable de ce jeune quadragénaire, voici un échantillon non représentatif du parcours sinueux de l’artiste en quatre films et une série, disponibles sur plateforme.
« En cloque, mode d’emploi » : dans les pas de la bande Apatow
Sa tête d’adolescent attardé fumeur de joints est déjà connue à Hollywood, mais c’est dans la peau d’un futur père en panique que Seth Rogen se révèle au grand public, en 2007. Il forme au côté de Katherine Heigl un couple improbable, qui s’apprête à accueillir un enfant alors que leur relation n’aurait dû rester qu’un coup d’un soir. Comme souvent chez Apatow, le conservatisme du discours est équilibré par une certaine sophistication de la blague salace et une grande recherche dans l’humour caca-prout, que le réalisateur met au service d’une description souvent acerbe de la société américaine, ici tiraillée entre winners (les femmes ambitieuses) et losers (les garçons qui ne veulent pas grandir). Rien que pour la scène de la conjonctivite, d’une crétinerie hilarante, le film vaut son pesant de pop-corn.
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