Dans son dernier rapport publié le 17 septembre, Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce européenne en Chine, n’y est pas allé par quatre chemins pour diagnostiquer la situation du pays : « Nous espérons que le prochain chapitre de la Chine sera marqué par une croissance durable, ce qui suppose de résoudre des défis systémiques, tels que la déflation enracinée, le déséquilibre persistant entre la demande et la croissance de l’offre alimenté par l’investissement. » Ce constat, partagé par nombre d’économistes, reflète une inquiétude croissante : celle d’une économie chinoise en perte de vitesse, où la faiblesse de la demande intérieure, la hausse du chômage des jeunes et le ralentissement sans fin du secteur immobilier convergent vers une spirale déflationniste.
La Chine fait en effet face à une déflation tenace. En août, les prix à la consommation ont baissé de 0,4 % sur un an, leur plus forte chute depuis février, selon les données officielles. Les prix alimentaires ont chuté de 4,3 %. Le prix du porc – aliment de base dans le pays – poursuit sa dégringolade, si bien que l’éleveur chinois perd aujourd’hui, en moyenne, 70 yuans (8,31 euros) par animal. Comme la voiture électrique ou le panneau solaire, le cochon subit des surcapacités de production : les élevages industriels remplacent les élevages familiaux depuis moins de cinq ans.
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