Un juge fédéral américain a rejeté, vendredi 19 septembre, en l’état la plainte en diffamation du président, Donald Trump, contre le New York Times, la déclarant « irrecevable » et lui accordant quatre semaines pour la reformuler.
La plainte de 85 pages déposée le 15 septembre contre le New York Times, auquel Donald Trump réclame la somme astronomique de 15 milliards de dollars (12,77 milliards d’euros), contrevient aux règles de procédure, affirme le juge Steven Merryday, la considérant comme « inappropriée et irrecevable ». Elle est en conséquence « rejetée avec permission de l’amender dans les vingt-huit jours », dans un format ne dépassant pas quarante pages, selon le texte de la décision. Le juge déplore une litanie d’allusions ou d’allégations non étayées, sans que le plaignant expose clairement ses griefs, selon lui.
Dans la plainte visant le quotidien et quatre de ses journalistes, ainsi qu’une maison d’édition qui a publié deux d’entre eux, Donald Trump attaque un « livre désobligeant » sur l’origine de sa fortune et « trois articles faux, malveillants, diffamatoires ».
D’autres médias menacés par Donald Trump
« Cette action en justice est dénuée de fondement », avait réagi le plus célèbre des quotidiens américains. « Elle ne repose sur aucune revendication juridique légitime et vise uniquement à museler et à décourager le journalisme indépendant. »
Cette plainte a été déposée quelques jours après que Donald Trump avait menacé de poursuites le New York Times après la publication d’articles consacrés à une lettre d’anniversaire, à la tonalité salace, attribuée à Donald Trump et adressée au délinquant sexuel Jeffrey Epstein. Le financier, accusé d’être à la tête d’un vaste réseau de trafic sexuel, avait été retrouvé mort dans une prison de Manhattan en 2019. Le chef de l’Etat avait assuré que la signature figurant sur cette lettre, datée de 2003, n’était pas la sienne.
Mais le New York Times avait maintenu sa version, publiant en particulier plusieurs lettres signées de l’homme d’affaires à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, portant des signatures avec une ressemblance frappante avec celle figurant sur la lettre de 2003.
Donald Trump n’en est pas à sa première plainte contre des médias qu’il estime hostiles. En juillet, il avait réclamé au moins 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) pour diffamation au Wall Street Journal, là encore après la publication d’un article lui attribuant une autre lettre salace adressée à Jeffrey Epstein. Le président américain a également menacé les chaînes d’information ABC et NBC de les priver de leur autorisation d’émettre, en raison d’une couverture prétendument biaisée contre lui.