Pour l’instant, ce sont encore, pour l’essentiel, de simples cartons d’archives stockés dans des sous-sols humides. Des boîtes remplies de papiers jaunis, raidis par le temps, empilées sur des étagères métalliques entre deux tuyaux d’aération et des gaines de câbles électriques. Mais grâce à un patient projet amorcé en 2016, les archives de la Légion d’honneur, que Le Monde a pu visiter, sont sur le point de réapparaître.
A partir du 20 septembre, à l’occasion des Journées du patrimoine, la grande chancellerie de l’ordre de la Légion d’honneur va ouvrir, pour la première fois, un site Internet permettant d’accéder aux listes des quelque 2 millions d’hommes et de femmes décorés de la Légion d’honneur, de la médaille militaire ou de l’ordre national du Mérite, depuis la création de l’institution, en 1802, par Napoléon Bonaparte. Des dossiers jusqu’ici communiqués au compte-gouttes, mais que la Légion d’honneur, dirigée depuis février 2023 par l’ancien chef d’état-major des armées François Lecointre, cherche aujourd’hui à rendre plus accessibles.
Les enjeux sont aussi historiques que civiques aux yeux de l’institution, dont l’un des nouveaux axes d’efforts est de diversifier la sociologie et les régions d’origine des candidats aux ordres nationaux. Un objectif qu’elle espère notamment atteindre en valorisant les parcours de vie des très nombreux anonymes déjà décorés depuis plus de deux cents ans, à l’ombre de personnalités plus connues. Un projet qui correspond aussi à l’ambition de faire connaître des histoires individuelles ayant contribué « à l’intérêt général » ou « au rayonnement de la France ».
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