- Le « binge-watching » est le fait de regarder plusieurs épisodes d’une série à la suite.
- Selon une étude américaine, cela stimulerait l’imagination.
- Ce serait aussi une façon d’échapper au stress du quotidien.
Le « binge-watching »
, le fait de regarder plusieurs épisodes ou saisons d’une série à la suite, est une pratique souvent décriée. En effet, consommer une série en continu et sans pouvoir s’arrêter est vu comme une mauvaise chose. Le mot « binge-watching »
est d’ailleurs emprunté à l’expression « binge-drinking »
, qui désigne la consommation excessive d’alcool. Pourtant, une étude publiée au début du mois de juillet dans la revue Acta Psychologica
(nouvelle fenêtre), repérée par Slate.fr, montre les effets positifs du « binge-watching »
. Des chercheurs de l’université de Géorgie se sont particulièrement intéressés aux effets du « binge-watching »
sur ce qu’ils appellent « l’engagement imaginatif rétrospectif »
.
Selon eux, « les individus réfléchissent et jouent avec leurs récits préférés longtemps après la fin de l’histoire »
. Ainsi, les personnes qui ont tendance à regarder des séries (nouvelle fenêtre) de manière intensive seront plus susceptibles de construire des univers mentaux prolongés. Les scientifiques notent aussi que « la formation de modèles mentaux solides autour des récits pourrait être facilitée par le visionnage intensif, qui pourrait aider les gens à se remettre du stress quotidien »
.
Un sentiment de réconfort et de sécurité
Selon ces chercheurs, regarder des séries de façon compulsive augmente l’imagination et est « une méthode efficace pour promouvoir le bien-être des individus ».
Certaines personnes choisissent de regarder des divertissements pour reconstituer leurs ressources mentales épuisées, mais aussi pour s’épanouir en satisfaisant leurs besoins psychologiques fondamentaux. Dans l’étude, le « binge-watching »
est défini comme le fait de regarder trois épisodes ou plus d’affilée. La moitié des adultes américains et européens disent préférer regarder leurs programmes de divertissement de manière intensive. Pour Joshua Baldwin, auteur principal de l’étude, les personnes qui pratiquent le « binge-watching »
« ne le font pas de manière passive, mais réfléchissent activement à ce qu’elles viennent de voir »
. Elles restent engagées dans le récit, même après visionnage. Les histoires permettent ainsi de se sentir connecté aux autres, d’être plus autonome ou encore de ressentir un sentiment de réconfort et de sécurité.
Une autre étude estime que le binge-watching est lié à un trauma
Toutefois, le « binge-watching »
peut avoir des effets néfastes qu’il ne faut pas oublier. Il peut entraîner un isolement, une dépendance, mais aussi une fatigue extrême. Le fait de visionner une série plutôt que de sortir rencontrer d’autres personnes pourrait, en outre, favoriser la dépression. Une étude italienne publiée à la fin du mois d’août a aussi montré que le « binge-watching »
pouvait être une réponse à des traumas subis durant l’enfance. Les personnes victimes de maltraitance émotionnelle sont plus vulnérables psychologiquement et éprouvent des difficultés à réguler leurs émotions. « Ces vulnérabilités psychologiques peuvent contribuer à l’adoption du « binge-watching »
comme mécanisme d’adaptation inapproprié », pointe l’étude.