Avant même le coup d’envoi, des larmes d’émotion coulaient déjà sur les visages des Bleues. Mais ce sont celles de tristesse, et surtout de déception, qui ont finalement surgi au terme de la demi-finale de la Coupe du monde féminine de rugby, perdue par la France face aux locales anglaises (17-35), à Bristol, samedi 20 septembre.
Face à des Red Roses largement favorites de la rencontre et de la compétition, les Bleues y ont pourtant cru, longtemps. A la mi-temps, elles n’avaient que deux points de retard (5-7) grâce à un premier essai de la centre Nassira Konde, qui y est même allée de son doublé en seconde période. Mais malgré un autre essai de l’ailière Kelly Arbey, ce sont bien les Anglaises et leurs avants surpuissantes qui verront la finale, face au Canada, samedi 27 septembre.
Les Bleues aussi seront au rendez-vous, au temple du rugby de Twickenham, près de Londres. Mais ce sera pour jouer la troisième place de la compétition, face aux tenantes du titre néo-zélandaises. Une petite finale que les Françaises ne connaissent que trop bien, elles qui se sont inclinées neuf fois en dix éditions en demi-finales de la compétition. Pour espérer une première finale tricolore, il faudra donc attendre quatre ans de plus et le tournoi en Australie, en 2029.
Ce qu’il faut retenir
La cador. Ellie Kildunne
L’arrière anglaise a mis en souffrance le XV de France, aussi bien par ses percussions que ses courses en diagonale, ou encore son jeu au pied. Avec deux essais, et sa science du jeu, la meilleure joueuse du monde 2024 a su porter les Red Roses jusqu’en finale.
Le fil du match.
5e, 7-0 : Ellie Kildunne traverse le terrain et efface Kelly Arbey en bout de course, avant d’aplatir entre les poteaux. Zoe Harrison se charge avec aisance de la transformation.
24e, 7-5 : au terme d’une longue séquence offensive, les Bleues insistent et trouvent finalement la faille dans le bloc anglais par l’intermédiaire de Nassira Konde. Excentrée, Morgane Bourgeois manque de quelques centimètres la transformation.
46e, 14-5 : sur un maul puissant, les avants anglaises s’organisent et progressent doucement jusqu’à l’en-but des Bleues, impuissantes. Zoe Harrison transforme à nouveau.
52e, 14-12 : après une série de percussions, Pauline Bourdon Sansus libère le ballon sur l’aile gauche, jusqu’à Kelly Arbey, qui conclut tout en vitesse. À nouveau excentrée, Morgane Bourgeois trouve cette fois-ci le bon angle et transforme.
59e, 21-12 : agiles et robustes, les Anglaises avancent sans encombre dans le camp des Bleues. La deuxième ligne Abbie Ward finit par franchir la ligne victorieusement, et Zoe Harrison ne faiblit toujours pas face aux perches.
68e, 28-12 : Ellie Kildunne récupère le ballon puis slalome dans la défense française, jusqu’à aplatir dans l’en-but. Zoe Harrison ne faillit pas, et assure encore la transformation.
73e, 28-17 : les avants tricolores travaillent à l’approche de l’en-but anglais, et le ballon glisse sur l’aile jusqu’à Nassira Konde, qui inscrit l’essai. La transformation est manquée à nouveau.
79e, 35-17 : un rebond sur le poteau permet aux Red Roses de récupérer le ballon, et Megan Jones en profite pour inscrire le dernier essai. Zoe Harrison parachève quant à elle un match parfait au pied.
Le chiffre. 9
La France est une habituée des demi-finales de la Coupe du monde. Mais n’a encore jamais franchi ce stade de la compétition. Pour la neuvième fois en dix éditions, les Bleus se sont inclinées aux portes de la finale. Elles subissent aussi une 17e défaite d’affilée contre l’Angleterre
La phrase
« On les tient sur la première période, on les met en difficulté. Mais on loupe le coche au début de la seconde période », Gabrielle Vernier, au micro de TF1.
La note du match. B +
Une rencontre relevée, au rythme soutenu et au scénario haletant, marquée toutefois par des imprécisions et un résultat décevant pour les Françaises. Cette demi-finale obtient un solide « B + » sur notre échelle de notation allant de A à E.
L’image.
