« Le chemin » d’une non-censure du nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, « n’existe quasiment pas », a estimé, dimanche 21 septembre, le député (Somme, Rassemblement national, RN) Jean-Philippe Tanguy, qui juge la « Macronie » incapable « de se réformer elle-même ».
« On ne va pas mentir aux électeurs [sur ce point], et je pense que Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas menti non plus à Sébastien Lecornu quand ils l’ont rencontré » mercredi dernier à Matignon, a déclaré M. Tanguy sur le plateau de « Questions politiques », émission de France Inter présentée par Alexandra Bensaid avec Alix Bouilhaguet (France Télévisions) et Abel Mestre (Le Monde).
« Il faut être honnête, c’est vrai qu’il y a assez peu de chemin où la Macronie qu’incarne M. Lecornu est capable de se réformer elle-même », a poursuivi le député de la Somme, qui n’entrevoit pas de « rupture dans la politique qui est menée ».
Appel à une dissolution
« La balle est dans la main de M. Lecornu. C’est lui qui a accepté d’être premier ministre. Donc c’est sans doute qu’il avait des projets pour la France », a ajouté M. Tanguy, alors que le nouveau premier ministre tente de bâtir un accord avec les forces politiques et syndicales sur le budget. Le député de la Somme a par ailleurs exhorté de nouveau Emmanuel Macron à procéder à une dissolution de l’Assemblée nationale, « qui serait quand même le moyen le plus convenable » de résoudre la crise « par rapport à la gravité de la situation ».
S’il ambitionne dans cette hypothèse de décrocher une majorité absolue, le RN pourrait tenter de gouverner avec une majorité relative, en cherchant à nouer des alliances avec des « personnalités » plutôt qu’avec des « appareils » qui « n’ont plus grande valeur », a expliqué M. Tanguy. Sans citer de nom, il a évoqué des « bonnes volontés de droite ou de centre droite ».
« Mais on ne sait jamais s’il y a des souverainistes de gauche, des gens de la gauche républicaine qui veulent participer à un gouvernement de redressement national. Marine Le Pen a toujours dit que la porte leur serait ouverte », a-t-il souligné.