- Tuée il y a deux semaines de plusieurs coups de couteau à son domicile à Poitiers (Vienne), Inès Mecellem, 25 ans, avait porté plainte cinq fois cet été contre son ex-compagnon.
- Décrit comme violent, l’homme dont elle venait de se séparer est le principal suspect.
- Une équipe du JT de TF1 a recueilli les témoignages de la mère et du frère de la victime.
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Le 20H
« Tu es une tâche sur le nom de l’islam et je vais te donner une mort qui choquera le monde entier très bientôt. »
Un message de menaces parmi tant d’autres reçus par Inès Mecellem de la part de son ex-compagnon cet été, qu’elle a montrés aux forces de l’ordre quand elle est allée porter plainte à cinq reprises contre lui en l’espace de deux mois. La jeune femme est morte le 8 septembre à son domicile, tuée de plusieurs coups de couteau, à Poitiers (Vienne).
Dans le reportage du JT de 20H de TF1 visible en tête de cet article, sa mère, Angélique, se souvient avec émotion de ce jour funeste où elle a perdu sa fille : « Elle est partie travailler le matin, comme tous les jours
(elle éclate en sanglots). Et puis, vers 18h, je n’avais pas de nouvelles. Elle n’était pas là et j’ai senti une grosse angoisse monter en moi. »
Le corps d’Inès Mecellem a été découvert un peu plus tard, ce soir-là, par l’une de ses voisines.
La victime avait rencontré le principal suspect deux ans auparavant. Son entourage décrit ce réfugié afghan, dont elle venait de se séparer au moment des dépôts de plainte, comme violent et obsessionnel. « Il n’a jamais cessé de la harceler, même physiquement, de la suivre partout à pied, de la suivre en voiture. Il est venu à son travail et il a fait un scandale là-bas. Il la harcelait aussi sur les réseaux, il la harcelait par mail »
, énumère sa maman, selon laquelle sa fille se trouvait sous emprise.
Celle-ci avait pourtant trouvé le courage de se rendre au commissariat à cinq reprises durant l’été. Elle a aussi déclenché deux fois son téléphone « grave danger », dispositif d’alerte dédié aux violences conjugales. La seconde et dernière fois le 6 septembre, deux jours avant sa mort, quand elle s’était réfugiée dans un magasin parce que son ex-compagnon la traquait.

L’homme avait fini par être interpellé quelques heures plus tard ce jour-là… Pour être relâché quelques heures plus tard. Incompréhensible pour Yacine, le frère d’Inès, qui s’interroge ainsi au micro de TF1 : « Comment peut-on franchir cinq ou six fois les portes du commissariat pour porter plainte et que les policiers soient indifférents à la situation, qu’ils ne réagissent pas ? »
Bonjour vous explique : Féminicide d’Inès Mecellem, la colère de la familleSource : Bonjour !
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Bonjour vous explique : Féminicide d’Inès Mecellem, la colère de la famille
Ce mardi 23 septembre, dans « Bonjour ! La Matinale TF1 » (vidéo ci-dessus), Georges Brenier, journaliste au service police/justice de TF1-LCI, précise que « de nombreux acteurs associatifs, très impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes, voient dans cette affaire un exemple édifiant du travail qu’il reste à accomplir pour que policiers, gendarmes et magistrats ne négligent aucune plainte et pour qu’ils raisonnent immédiatement en termes de protection, y compris au beau milieu de l’été, avec des effectifs moins nombreux et une réponse judiciaire souvent bien plus lente. Des enquêtes internes ont d’ailleurs été ouvertes par la justice et par la police. Le meurtrier présumé d’Inès Mecellem, lui, reste ce
(mardi) matin toujours en fuite »
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