Ces dernières années, San Francisco était devenue la ville repoussoir pour les républicains, incarnation à leurs yeux d’une faillite démocrate – un centre-ville déserté, hanté par des sans-abri et des victimes d’overdose –, couplée à un « wokisme » éloigné, selon eux, des préoccupations des habitants. En réalité, cette vision est dépassée. Même si tout n’est pas réglé, de l’aveu même du maire, Daniel Lurie, 48 ans, élu en novembre 2024.
Une déambulation dans le quartier de Tenderloin permet de se rendre compte du drame persistant des sans-abri et des victimes du fentanyl – un opioïde de synthèse très puissant –, aidés par de nombreux travailleurs sociaux. L’ancien centre commercial, le San Francisco Centre, qui fit naguère les beaux jours de la ville, est vide. « Regardez ce que les démocrates ont fait à San Francisco. Ils l’ont détruite. On va la nettoyer [elle] aussi », a répété Donald Trump, le 22 août, après avoir déployé la garde nationale à Washington, à partir du 12 août.
« Nous avons encore de nombreux défis à relever. Je ne vais donc pas édulcorer les choses. Mais nous sommes en train de revenir, et en force », assure le maire, rencontré le 4 septembre dans son bureau de l’hôtel de ville. Il y vante « le retour des salons d’entreprises, l’augmentation de 50 % des réservations d’hôtels et la baisse de 30 % de la criminalité en un an ». La ville va construire son plus grand gratte-ciel, deux gigantesques hôtels en faillite ont été rachetés.
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