- Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes publient massivement des vidéos créées par l’intelligence artificielle.
- Plusieurs d’entre eux proposent également des formations pour apprendre à créer du contenu avec l’IA pour à son tour gagner de l’argent en ligne.
- Les réseaux sociaux se retrouvent bondés de contenus créés de toutes pièces, appelés des « slops ».
Si vous aimez scroller sur les réseaux sociaux, vous tomberez peut-être un de ces jours sur Hypolite, un petit bout de chou aux bouclettes châtain. Mais une fois le côté « trop mignon »
passé, vous serez peut-être étonné de le voir commencer à parler comme un adulte, mais surtout de vous asséner des phrases toutes faites d’influenceurs, comme « Parfois, il vaut mieux être seul que mal accompagné. Tu fais des choix, tu en assumes les conséquences, et tu apprends à ne plus répéter les mêmes erreurs »
. Vous pourrez alors vous en douter : Hypolite a été créé de toute part, et est produit par une intelligence artificielle.
Derrière les contenus créés par l’IA, des formations pour créer plus de contenus avec l’IA
Mais en plus de glisser des réflexions toutes plus évidentes les unes que les autres, Hypolite répète une même invitation, parfois même sur le ton de l’injonction, à la fin de ses vidéos : acheter son e-book. Dans ce document PDF vendu à 14,90 euros l’unité, la personne derrière le faux bébé – qui reste anonyme – partage comment créer des vidéos générées par l’intelligence artificielle qui « cartonnent »
sur les réseaux sociaux. « Pas besoin de tourner une seule scène, tu as juste à copier-coller et personnaliser »
les consignes données au logiciel, et ensuite à devenir riche, promet le site de vente du PDF. Dans des stories publiées sur Instagram à la fin août et la mi-septembre 2025, le créateur se vante d’avoir gagné plusieurs centaines de dollars avec ses contenus.
Comme la personne qui se cache derrière Hypolite, de nombreux créateurs de contenus similaires vendent eux-aussi des formations pour créer des vidéos générées par l’intelligence artificielle, qui abondent sur les réseaux sociaux. On les appelle des « slops »
, des contenus similaires à du spam caractérisé par son manque d’originalité et sa mauvaise qualité. Plusieurs sous-catégories de ce genre ont récolté plusieurs millions de vues sur les réseaux sociaux, comme des chefs d’Etat représentés quand ils étaient bébés, des chats ou des chiens faisant des activités humaines ou encore des images étranges, comme un Jésus fait de crevettes. Les créateurs sont rémunérés via les plateformes sur lesquelles ils publient leurs contenus, comme TikTok ou Instagram.
Les réseaux sociaux se lancent aussi dans la création d’images avec l’IA
Les contenus d’intelligence artificielle s’immiscent de plus en plus dans les fils des réseaux sociaux, créés en masse par certains comptes. Les plateformes, si elles affirment les réguler, n’en supprime que peu, et prend même parfois des mesures qui favorisent leur présence. C’est le cas de Meta, qui a modifié son algorithme, de sorte que, dans son rapport du deuxième quart de l’année 2025, elle annonçait qu’aux États-Unis, environ 35 % des contenus que les utilisateurs de Facebook avaient visionné ne provenait pas de sources avec lesquelles ils avaient un lien. En 2023, l’entreprise dirigée par Marck Zuckerberg avait elle-même lancé une intelligence artificielle qui génère des images.
