- Les vélos électriques ont séduit des millions de Français, principalement depuis le Covid.
- Un engouement qui avait convaincu des entrepreneurs français et européens de se lancer dans cette aventure.
- Mais quelques années plus tard, beaucoup déchantent, constate le 20H de TF1.
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Le 20H
À l’heure du déjeuner, à Paris, il n’y a aucun client dans le magasin visité par notre équipe. Le patron s’active pour préparer le vélo que des clients vont venir chercher cette après-midi. Ces vélos électriques français à 2000 euros en moyenne se vendent de moins en moins. Il s’en écoule six par semaine dans cette boutique, soit presque deux fois moins qu’il y a trois ans. « On a fait beaucoup de ventes pendant le Covid, où il n’y avait pas de transport, on a cartonné. Aujourd’hui, les gens ont presque tous leur vélo »,
estime Christophe Regnault, gérant du magasin Vélo & Oxygen. Conséquence : une des deux boutiques de cette enseigne a dû fermer, et ce n’est pas un cas isolé.
Fin des aides de l’État
Il y a dix ans, des aides à l’achat et un plan vélo avaient permis à de nombreuses marques françaises et européennes de se lancer. Mais aujourd’hui, le secteur est en panne. Coleen et Kiffy ont été liquidées, Angel et Cowboy ont été rachetés par deux autres fabricants, qui tentent de sauver ces marques. Depuis cette année, l’État ne verse plus aucune aide pour l’achat de vélos électriques, et la concurrence chinoise est de plus en plus agressive, avec des prix très bas. Pour résister, les entreprises françaises sont obligées de se diversifier.
Dans les Vosges, le fabricant rencontré par notre équipe a vu ses ventes s’effondrer de 30% en deux ans. Alors, il a dû changer de stratégie. Il mise désormais sur une trentaine d’accessoires, du rétroviseur au siège pour enfants, en passant par les antivols. Autant d’accessoires qui font grimper le prix du vélo et les marges du fabricant, tout en attirant de nouveaux clients. « À l’époque, les clients étaient plus focalisés sur le vélo, pour aller d’un point A à un point B. Aujourd’hui, ils cherchent aussi à pouvoir installer des enfants, de la bagagerie, pouvoir transporter leurs affaires »
, explique Romain Berthet, directeur général adjoint de Moustache Bikes. Les entreprises s’adaptent et espèrent un rebond, alors que les ventes de vélos électriques en France reculent encore cette année de 9%.