- Baisse de la concentration, fatigue mentale, agitation…
- Les manques d’attention se multiplient à l’école et beaucoup d’élèves décrochent.
- Pour remobiliser les troupes, plusieurs études suggèrent aux enfants de faire de courtes séances de sport entre les cours.
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Bien dans son sport, bien dans son corps
Montée de genoux, squats, sauts en rythme… Les pauses actives en classe commencent à se faire une place à l’école. Plusieurs études montrent qu’elles stimulent la concentration, canalisent l’énergie des élèves et favorisent un bon climat d’apprentissage. Pendant cinq à dix minutes, au moins deux fois par jour, les élèves devraient réaliser des exercices de coordination, d’équilibre, de sauts, de déplacements ou de jeux moteurs simples.
Il ne faut pas chercher la performance physique. Il s’agit plutôt de travailler le réveil neurocognitif : le mouvement stimule le cerveau. Objectif : améliorer l’attention, la mémoire de travail ou la motivation. Résultat : la disponibilité cognitive revient, affirme une étude publiée en 2024 dans la revue Trends in Neuroscience and Education. Les chercheurs affirment que ces pauses motrices favorisent une amélioration significative de leur attention sélective et de leur motivation à apprendre. « Le mouvement favorise l’activation du cerveau, notamment les fonctions exécutives (planification, mémoire de travail, inhibition…). Les mouvements apaisent d’éventuelles tensions »
, attestent les chercheurs. Ils mettent néanmoins ce bémol : « La régularité prime sur la durée »
.
Une seule séance d’exercice améliore les fonctions cognitives et la compréhension verbale
Une nouvelle étude, menée par une équipe de chercheurs de l’université de Caroline du Nord à Greensboro (UNCG) et publiée en juillet dans Psychology of Sport and Exercise, se penche sur les effets d’une seule séance d’exercice. Les chercheurs ont demandé à vingt-cinq enfants de 9 à 12 ans de participer à trois sessions de neuf minutes chacune, espacées d’une semaine environ, d’exercices de haute intensité, de vélo sans forcer et de visionnage de vidéos. La séance intensive a notamment consisté à faire des montées de genoux, fentes, squats sautés… pendant 30 secondes avant de se reposer sur le même intervalle.
Les chercheurs constatent que les pauses actives génèrent une amélioration significative des fonctions cognitives et de la compréhension verbale. À travers des électroencéphalogrammes, ils observent la réduction d’un marqueur neuroélectrique lié au traitement cognitif des erreurs, appelé la négativité liée aux erreurs (error-related negativity en anglais) –. « Une ERN accrue indique une distraction mentale importante et une hyperfocalisation sur les erreurs, ce qui peut altérer l’attention soutenue et nuire à la performance »
, garantissent les chercheurs. Les enfants s’adaptent à leurs erreurs, ils réagissent plus facilement pendant les tâches sportives et ils maintiennent une concentration élevée. Plus étonnant, ils obtiennent de meilleurs scores aux tests de compréhension verbale mesurés vingt minutes après la fin de l’exercice.
Revoir la place de l’activité physique dans le monde de l’éducation
Ces exercices peuvent se pratiquer en classe et sans équipement. De quoi se pencher sur une refonte « de l’éducation et de l’activité physique en tant que composantes fondamentales non seulement du bien-être, mais aussi de la résilience cognitive et de la réussite scolaire », plaident les chercheurs. David Thivel, vice-président de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, affirme dans des propos rapportés par nos confrères du journal Le Monde que ces exercices améliorent l’oxygénation cérébrale : « Bouger plus a des effets bénéfiques sur le fonctionnement de notre cerveau et sur l’acquisition des compétences, qu’elles soient scolaires, sociales, familiales, etc. »