- Un rapport publié ce mardi montre à quel point le réchauffement des eaux perturbe la biodiversité marine.
- Il provoque une propagation de plusieurs espèces invasives, notamment en mer Méditerranée, menaçant la composition de l’écosystème.
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Notre planète
Un constat alarmant. Le réchauffement des océans favorise la propagation d’espèces invasives et perturbe la biodiversité marine et la pêche, particulièrement en mer Méditerranée, souligne le service Copernicus Marine de l’Union européenne dans son dernier rapport sur l’état de l’océan publié ce mardi 30 septembre.
Une menace pour la biodiversité et l’économie
De mai 2022 à début 2023, la Méditerranée a connu la plus longue vague de chaleur marine jamais enregistrée au cours des quatre dernières décennies, rappelle le rapport. Des anomalies de températures de surface ont atteint jusqu’à 4,3°C au-dessus des normales. Des chercheurs ont alors analysé l’effet de cette vague de chaleur sur les populations de deux espèces invasives : le crabe bleu de l’Atlantique et le ver de feu barbu, observés dans le delta du Pô (nord de l’Italie) et autour des côtes siciliennes.
Dans le delta du Pô, la prolifération du crabe bleu, qui se nourrit de mollusques, a provoqué une chute de 75 à 100% de la production de moules dans certaines lagunes en 2023. Ce prédateur opportuniste semble avoir vu sa reproduction accélérée par la hausse des températures, sa prolifération menaçant également les habitats des fonds marins et la composition de l’écosystème.
Le ver de feu barbu, espèce endémique de Méditerranée qui peut atteindre 70 cm de long et neuf ans d’espérance de vie, a aussi proliféré à cause du réchauffement des eaux. Ce ver perturbe la pêche artisanale en Sicile en consommant les appâts, en rompant les lignes secondaires attachées aux hameçons et en abîmant les poissons capturés, dont la valeur économique chute. Ce ver « constitue une menace à la fois pour la biodiversité marine et pour la stabilité économique des pêcheries locales »
, alertent les auteurs, qui appellent à des stratégies de gestion pour en limiter la propagation.
Parmi les pistes envisagées : la promotion de la consommation locale de crabe bleu, la limitation des rejets de femelles pondeuses et l’utilisation du ver de feu dans le traitement des déchets de mollusques.