Depuis 2012 et le spectacle De nos jours (Notes on the Circus), avec le collectif Ivan Mosjoukine, parallèlement à des collaborations avec les cinéastes comme Bertrand Mandico ou Paul Verhoeven, et récemment Stephan Castan et Alejandro Jodorowsky, Vimala Pons, 42 ans, aussi irradiante sur scène qu’au cinéma, fonce. Après le succès de son solo Le Périmètre de Denver (2022), celle qui se définit comme « autrice-performeuse » crée un nouveau spectacle, Honda Romance, entre exploits physiques, théâtre et chant.
Dans quel contexte avez-vous imaginé votre nouvelle pièce, « Honda Romance » ?
Il s’agit de décliner mon obsession pour l’équilibre et le déséquilibre à travers un sujet central pour moi qui est celui de l’émotion et la manière dont on « deale » avec le flux émotionnel. Tout ce que je fais en général part de choses très intimes qui sont ensuite patinées par une écriture, une « physicalité » métaphorique. L’émotion est à la fois intime et géopolitique. Elle l’a toujours été mais elle devient un enjeu récupéré par les réseaux sociaux et les stratégies de marketing politiques qui monétisent les émotions. Les politiciens instaurent une situation de crise pour se présenter en sauveurs comme en parlait déjà Naomi Klein dans La Stratégie du choc (2007), qui est l’une de mes sources d’inspiration. J’évoque dans Honda Romance l’effondrement affectif et collectif qui rend les peuples plus malléables. Je veux attaquer la sensibilité du spectateur en montrant comment la vulnérabilité peut devenir puissance.
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