Dans le monde français des affaires, Jean-Charles Naouri a toujours eu la réputation d’être le plus fort en maths et en thème. Mercredi 1er octobre, l’ancien PDG de Casino, 76 ans, a d’abord déroulé, d’un ton toujours monocorde et sans forfanterie, son monstrueux CV : l’Ecole normale supérieure, Harvard, l’Ecole nationale d’administration, l’Inspection des finances, la direction du cabinet (à 35 ans) du socialiste Pierre Bérégovoy à Bercy, la banque Rothschild puis l’entrée dans la grande distribution, secteur dont il a longtemps été le baron, en tant que président-directeur général de Casino de 2005 à 2024. Mais être intelligent n’a jamais empêché personne de se retrouver face à la justice.
Avec trois anciens dirigeants de Casino, Jean-Charles Naouri comparaît jusqu’au 22 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour corruption privée active et manipulation de cours en bande organisée. Il est soupçonné d’avoir cherché à faire grimper le cours de l’action Casino, en 2018-2019, par des procédés frauduleux.
Le Parquet national financier (PNF) l’accuse d’avoir rémunéré un patron de presse, Nicolas Miguet, sous couvert d’une convention de prestations de conseil et à hauteur de 823 000 euros, pour diffuser publiquement des informations destinées à soutenir le titre de son entreprise. Parmi elles, la rumeur d’une tentative de rachat de Casino par Carrefour. Très endetté, le groupe de Jean-Charles Naouri faisait face, à l’époque, à la pression de fonds activistes pratiquant la vente à découvert, une pratique spéculative visant à parier sur la baisse des cours.
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