- Un salarié du centre de restauration des musées de France a été irradié en juillet dernier par un accélérateur de particules défaillant.
- L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a classé cet incident au niveau 3 sur 7 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques.
- Le salarié « va bien à ce jour » mais est « très angoissé des répercussions à long terme sur son organisme » des radiations.
C’est un événement rare, seulement le troisième de la sorte recensé en France. Un salarié du centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), qui jouxte le musée du Louvre à Paris, a été « irradié »
le 22 juillet dernier par un accélérateur de particules défaillant. Ce restaurateur en archéologie est « le seul à avoir été touché »
et « va bien à ce jour »
, a précisé ce vendredi 3 octobre Jean-Michel Loyer-Hascoët, directeur du C2RMF, confirmant des informations du journal Le Monde
.
« Il a été brûlé au premier degré au bras en manipulant une trompette en métal gallo-romaine. Il a eu connaissance de la dose (de rayonnement) qu’il a reçue et il est suivi à l’hôpital »
, a-t-il ajouté. Ce salarié est « cependant très angoissé des répercussions à long terme sur son organisme »
, nuance Yves-Marie Caupos de la CGT-Culture.
Un incident de niveau 3
L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a classé cet incident au niveau 3 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques, qui en compte 7, évoquant un « événement significatif de radioprotection ».
C’est le troisième incident de cette nature en France, après l’incendie d’un silo de stockage à l’usine de retraitement de déchets radioactifs de La Hague en 1987 et l’irradiation en 2008 par une source de cobalt-60 d’un travailleur sur le site du centre français de recherche aérospatiale (ONERA) de Toulouse, a indiqué l’ASNR.
L’incident s’est produit pendant l’utilisation d’AGLAE, un accélérateur de particules, installé depuis 1989 au C2RMF sous le jardin des Tuileries. Il est utilisé pour l’analyse des œuvres d’art et d’objets anciens et permet notamment de déterminer la composition exacte de leurs matériaux. L’irradiation résulte d’un « défaut technique de l’automate de sécurité »
qui aurait dû arrêter le faisceau de rayons sortant de l’accélérateur de particules, mais qui « n’a pas fonctionné »
, ont expliqué Jean-Michel Loyer-Hascoët et l’ASNR.
« Ce cas de figure n’avait pas été prévu »
au moment où l’automate de sécurité a été installé, a souligné le directeur du C2RMF, assurant que les modalités d’accompagnement des salariés allaient être revues et « la formation des utilisateurs renforcée ».
L’automate de sécurité est d’ailleurs « réparé aujourd’hui »,
a-t-il assuré.
Le C2RMF espère redémarrer AGLAE en novembre après avoir mis en place une « série de mesures correctives »
demandées par l’ASNR. Selon la CGT-Culture, une réunion extraordinaire de la Formation spécialisée en Santé et Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) du C2RMF s’est tenue le 17 septembre. Une réunion commune avec les représentants du Louvre se tiendra le 9 octobre, les agents du musée assurant la sécurité de nuit des locaux du C2RMF.