En Italie, quelque chose dans l’air a changé. Et ce n’est pas seulement parce qu’y résonne jour après jour, dans les rues et sur les places, le répertoire complet des slogans de soutien à la Palestine. Vendredi 3 octobre, les couleurs de son drapeau flottaient au-dessus de vastes cortèges réunis d’Aoste à la Sicile, en Sardaigne et jusqu’à Venise, à laquelle – pour un moment – des manifestants solidaires des Palestiniens ont rendu sa qualité d’archipel, bloquant le pont qui la lie au continent et au tourisme de masse.
Après la grève générale organisée en Italie, vendredi, en soutien aux membres de la flottille Global Sumud, arrêtés par Israël, la mobilisation pour dénoncer la destruction de l’enclave palestinienne par l’armée israélienne devait se poursuivre, samedi, avec une très forte affluence attendue à Rome. Les Italiens étaient appelés à rejoindre la capitale pour continuer cette séquence marquée par des manifestations très suivies parmi les jeunes et attirant au-delà des cercles les plus politisés. Vendredi, les trains affichaient des heures de retard. Les étudiants prenaient possession de leurs universités et les lycéens de leur journée, pour aller manifester avec les autres. Des routes et des ports ont été bloqués. Même des pompiers ont fait la grève. Centrales et autonomes faisant front commun, des syndicalistes ont dit qu’ils comptaient sur les policiers pour bien se comporter, assurant qu’au fond, sous les uniformes, ces derniers étaient bien d’accord avec eux.
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