Plusieurs centaines de milliers de personnes ont de nouveau défilé dans les rues des grandes villes européennes, en Italie, en Espagne, en France ou encore au Royaume-Uni, pour réclamer la fin de la guerre à Gaza. Cette mobilisation, souvent rythmée aux cris de « Free Palestine » (« Libérez la Palestine »), fait notamment suite à l’interception par Israël, mercredi soir, de la flottille internationale d’aide pour le territoire palestinien.
En France, des manifestations étaient organisées à Paris, Toulouse ou encore Rennes pour soutenir cette expédition – une trentaine de ressortissants français étaient à bord des quelque 44 bateaux impliqués – et demander à Emmanuel Macron des « sanctions » contre Israël afin de lever le blocus imposé au territoire palestinien.
Dans la capitale française, les manifestants – 10 000 selon les organisateurs, 5 000 selon la police – ont défilé sous une forêt de drapeaux palestiniens, en scandant « Vive la flottille », « Gaza, Paris est avec toi » ou encore « Cessez-le-feu immédiat ».
« Nous n’arrêterons jamais ! Cette flottille-là n’est pas allée jusqu’à Gaza, mais nous en enverrons une autre, puis encore une autre, jusqu’à ce que la Palestine et Gaza soient libres », a lancé à la foule Hélène Coron, porte-parole de la délégation française de la flottille. Huit personnes ont été interpellées lors de cette manifestation, a précisé la Préfecture de police de Paris.
Heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Rome
En Italie, des manifestations très suivies se tiennent chaque jour dans plusieurs villes depuis le début de l’interception de la flottille Global Sumud. A Rome, encadrée par un important dispositif de sécurité, une marée humaine – un million de manifestants selon les organisateurs, 250 000 selon la préfecture de police – a marché, samedi, dans le centre-ville, scandant « Stop au génocide ». En début de soirée, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait usage de bombes lacrymogènes et de canons à eau pour répliquer au jet de bouteilles et de pétards. Onze personnes ont été arrêtées, selon l’agence ANSA.
A Madrid, ils étaient près de 92 000 à marcher pour Gaza, selon la délégation du gouvernement. A Barcelone, c’est derrière une immense banderole rouge sur laquelle on pouvait lire « Arrêtons le génocide en Palestine. Halte au commerce d’armes avec Israël », que quelque 70 000 manifestants, selon la police municipale, ont défilé dans les rues du centre-ville.
« C’est la seule chose qui peut donner un peu de courage à la population palestinienne : voir que le monde entier se mobilise pour leur témoigner sa solidarité », a estimé l’un des manifestants, Jordi Bas, un enseignant de 40 ans.
Une cinquantaine d’Espagnols figurent parmi les centaines de militants de la flottille détenus en Israël, selon Madrid.
Des rassemblements plus modestes au Royaume-Uni après l’attaque contre une synagogue de Manchester
A Londres, un millier de personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square pour soutenir le groupe Palestine Action, classé « terroriste » par le gouvernement début juillet à la suite d’actes de vandalisme.
Ce rassemblement intervient quelques jours après un attentat devant une synagogue de Manchester, très fréquentée pour la fête juive de Yom Kippour, qui a fait deux morts et trois blessés graves. « Je suis à la fois solidaire de la communauté juive de Manchester et opposée au génocide en Palestine », a expliqué, samedi à Londres, l’une des manifestantes, Tessa, 31 ans.
Dans ce contexte, les autorités avaient appelé à reporter des manifestations propalestiniennes. Au moins 442 personnes ont été arrêtées par la police, pour « soutien à une organisation interdite ».
A Dublin, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant le Parlement irlandais pour marquer « les deux ans du génocide à Gaza », selon les termes des organisateurs.