LETTRE DE NEW DELHI
L’affaire a débuté le 4 septembre à Kanpur, une ville de l’Uttar Pradesh, au nord de l’Inde, à l’occasion des célébrations du 1 500e anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Dans une ruelle, un panneau lumineux portant les mots « I love Muhammad » (« j’aime Mahomet ») a déclenché une tempête médiatique et des affrontements avec la police. La manifestation de dévotion a été vivement critiquée par les groupes nationalistes hindous, qui ont qualifié cet affichage de « provocation délibérée ». La suite est devenue presque banale en Inde avec ses inévitables tensions communautaires et exploitations politiques.
Yogi Adityanath, le moine fondamentaliste d’extrême droite qui dirige cet Etat, habitué aux croisades antimusulmanes, a expliqué que les affiches « I love Muhammad » étaient utilisées pour semer le trouble et a exhorté les hindous à se méfier des activités anti-hindoues et antinationales. Des policiers ont déposé des plaintes contre une vingtaine de personnes, des musulmans, pour avoir perturbé « l’harmonie communautaire ».
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