Les acteurs ont-ils peur d’être remplacés par l’IA ? On a posé la question au casting de « Tron : Ares »

• En salles mercredi, « Tron : Ares » tombe à pic en plein débat sur l’utilisation de l’IA au cinéma.
• Les acteurs de demain seront-ils des copies numériques des stars d’aujourd’hui ?
• TF1Info a posé la question à Jared Leto, Jodie Turner-Smith et Greta Lee lors de leur passage à Paris.

Hasard ou pas, c’est quelques jours avant la polémique suscitée par Tilly Norwood, la première actrice entièrement générée par IA, que le casting de Tron : Ares est venu présenter à Paris cette nouvelle suite du classique de la science-fiction de 1982, après un second volet en 2010. Le pitch ? Dans un futur pas si lointain, deux corporations rivales s’affrontent pour le contrôle d’une armée de super soldats tout droit sortis d’une imprimante numérique (bien) plus puissante que celle de votre bureau. Est-ce le sort qui attend les comédiens – et bien d’autres professions dans un avenir proche ? « Il y a aujourd’hui autant de fascination que d’inquiétude sur la façon dont ces technologies vont impacter la vie gens », reconnaît Jared Leto qui incarne à l’écran Ares, un « remplaçable » tellement sophistiqué qu’il en vient à éprouver des émotions comme les humains… et une passion coupable pour les tubes de Depeche Mode !

« Je me rappelle être allé voir le premier Tron au cinéma lorsque j’avais 11 ou 12 ans », se souvient l’acteur. « À l’époque, c’était une plongée dans l’univers des ordinateurs et des jeux vidéos que nous étions en train de découvrir dans le monde réel. Le nouveau film ouvre une discussion plus large sur la culture des nouvelles technologies et tous ces débats que nous sommes en train d’avoir. Pour moi, l’IA est une technologie que nous fabriquons à notre image. Elle est modélisée sur l’expérience humaine. Je suis peut-être un optimiste, mais je veux croire que le positif va l’emporter sur le négatif. Qu’il y a peut-être, quelque part dans ce monde, un gamin dont la maladie rare va être guérie grâce à elle ! ».

Nous travaillons pour de grosses corporations qui peuvent être tentée de supprimer les travailleurs au profit de la technologie, ou pas !

Jodie Turner-Smith

Qu’en pense sa partenaire à l’écran, la comédienne Jodie Turner-Smith qui interprète Athena, une IA qui se pose beaucoup de moins de questions ? « Je comprends les débats, je comprends les possibilités qu’offre l’IA. Après tout, nous travaillons pour de grosses corporations qui peuvent être tentées de supprimer les travailleurs au profit de la technologie, ou pas ! », souligne-t-elle. « Mais je crois que si peut nous sauver, c’est notre besoin de ressentir des choses. Tous les humains cherchent une connexion à l’autre, ils veulent être vus. Ils veulent éprouver quelque chose qui est réel, qu’on ne peut pas fabriquer, et que l’IA peut seulement emprunter. »

Dans cette superproduction Disney réalisée par le Norvégien Joachim Ronning, de nombreux cinéphiles auront la surprise de retrouver Greta Lee, la comédienne nommée aux Oscars l’an dernier pour son rôle bouleversant dans Past Lives – Nos vies d’avant de Celine Song, un drame sentimental qui serait presque l’antithèse de Trone : Ares. Pour, c’est avant tout un divertissement qui présente « toutes les formes de progrès, pour le meilleur et pour le pire », insiste-t-elle. « Avant de faire ce film, j’avais une vision beaucoup plus cynique de l’IA. Depuis, je suis beaucoup plus nuancée. Je pense que tant que nous n’oublierons pas tout le potentiel d’amélioration pour l’être humain que représentent ces nouvelles technologies, j’ai espoir qu’elles nous offriront un monde meilleur. »

>> Tron : Ares de Joachim Ronning. Avec Jared Leto, Greta Lee, Jodie Turner-Smith. En salles mercredi