- Depuis cinq jours, de graves incidents ont eu lieu à l’intérieur et aux abords d’un lycée de Vaulx-en-Velin, dans le Rhône.
- L’établissement a notamment été la cible de tirs de mortier dans les couloirs ainsi que d’un départ de feu volontaire, blessant des élèves.
- Les enseignants ont exercé leur droit de retrait.
Un pétard allumé au beau milieu du couloir d’un lycée. Cela s’est passé en fin de semaine dernière dans l’établissement Robert Doisneau de Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise. En deux jours, des élèves y ont tiré des mortiers d’artifice, des fumigènes et même mis le feu volontairement aux toilettes. Les derniers tirs de pétards ont eu lieu lundi 6 octobre.
« Cet explosif a explosé juste à côté de ma sœur donc ça aurait pu être nocif, je ne trouve pas ça très malin de leur part parce que c’est un peu dangereux »,
réagit à visage caché dans le reportage en tête de cet article, une élève. Un jeune homme dit pour sa part avoir été touché par un projectile. « J’ai été touché par un pétard, il a explosé sur moi. J’ai eu une très grosse frayeur. J’ai cru que j’avais perdu mon doigt »,
témoigne-t-il.
Dans ce contexte, le lycée a été évacué lundi à la mi-journée. Le personnel de l’établissement a ensuite exercé son droit de retrait. Exaspérés, les professeurs disent ne pas avoir les moyens de leurs ambitions avec les élèves. « Ça fait des années qu’on demande des moyens humains supplémentaires »,
explique Natacha Bardy, professeur d’anglais au sein de l’établissement et membre du syndicat Sud Éducation. « Ce qui va changer, c’est simplement la relation qu’on essaie d’avoir avec les élèves. On va essayer de les encadrer un petit peu plus, d’être vraiment autour d’eux. Pour ça, on a besoin de gens, on a besoin de temps. »
Le rectorat dit prendre ces demandes au sérieux et annonce recevoir le personnel du lycée dans deux jours. Les cours ont repris ce mardi matin, mais les parents d’élèves attendent, eux aussi, plus de sécurité. « Ça peut être plus grave si jamais ils rentrent avec du matériel un peu plus explosif. Ils rentrent avec ça maintenant, ils peuvent rentrer avec des choses plus fortes plus tard »,
s’inquiète le père d’un élève. Des contrôles visuels des sacs à l’entrée ont été mis en place ce mardi.