- La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale se dit ouverte à une discussion sur une « suspension » de la réforme qu’elle a portée en 2023.
- « Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger », déclare l’ex-Première ministre dans une interview « au Parisien ».
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La réforme des retraites promulguée, la colère ne faiblit pas
C’est un geste en direction de la gauche pour tenter de sortir de la crise politique (nouvelle fenêtre) qui a commencé lundi matin au moment de la démission de Sébastien Lecornu. Dans une interview au Parisien
(nouvelle fenêtre) publiée mardi 7 octobre, Élisabeth Borne (nouvelle fenêtre) ouvre la porte à une « suspension »
de la très décriée réforme des retraites, qu’elle avait fait adopter en 2023, quand elle était à Matignon, mais dont on ne doit pas, selon elle, faire « un totem ».
Il faut savoir écouter et bouger. Dans un moment exigeant pour notre pays, j’appelle à la responsabilité. 🗞 Pour @le_Parisien , je reviens sur la situation politique du pays et les défis qui nous attendent. ➡️ Mon interview à lire ici. https://t.co/pzZgVCfx5I — Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) October 7, 2025
« Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle »,
a déclaré la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale et ancienne Première ministre. « Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger »
, a-t-elle ajouté, alors que cette réforme, qui porte progressivement de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, avait provoqué des manifestations massives.
Le PS veut un nouveau débat parlementaire
La semaine dernière, avant sa démission, Sébastien Lecornu, qui s’oppose à la suspension de la réforme des retraites de 2023, avait indiqué qu’il comptait améliorer les pensions des femmes dans le prochain budget de la Sécurité sociale, comme proposé par le conclave sur les retraites.
Avant sa démission, Sébastien Lecornu avait écarté les principales revendications de la gauche, non seulement la suspension de la réforme des retraites, mais aussi la taxe Zucman sur les hauts patrimoines et le rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF).
Les propos d’Élisabeth Borne ont été bien accueillis à gauche. « C’est un réveil tardif, mais c’est un réveil positif »
, a réagi sur France 2 le premier sécrétaire du PS Olivier Faure, qui doit être reçu mercredi matin à Matignon. « Mais ce que je souhaite, c’est que nous puissions maintenant porter des débats à l’Assemblée »
, a-t-il ajouté, alors que les socialistes demandent régulièrement un nouveau débat parlementaire sur cette réforme.
Raphaël Glucksmann, co-président du parti Place Publique, s’est lui aussi félicité de ces propos, à la sortie de son entretien avec Sébastien Lecornu, auquel il a participé ce mardi soir avec une délégation de sa formation. « Il y a un chemin, peut-être, pour obtenir la suspension »,
a déclaré le député européen. « C’est le sens de l’interview d’Élisabeth Borne, c’est aussi ce qui nous a été dit »
dans le bureau (du Premier ministre démissionnaire, ndlr). « Notre demande, qui était la suspension de la réforme des retraites, n’est pas inatteignable, mais elle demande à être précisé »
, a poursuivi Raphaël Glucksmann, avant de se réjouir : « C’était impossible encore il y a quelques jours, aujourd’hui ça devient possible. » « La volte-face
(d’Élisabeth Borne) est un aveu : la réforme des retraites est un échec »,
a pour sa part réagi la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet à l’AFP.